Avec 334 médecins pour 100 000 habitants (source: INSEE), la France n’est pas dans une situation critique (celle-ci est fixée par l’OMS à 250 médecins pour 100 000 habitants). Toutefois, la question des déserts médicaux, c’est-à-dire des zones géographiques dans lesquelles l’offre médicale est insuffisante, revient constamment sur le tapis, comme en témoigne le nombre de lois et de dispositions qui ont été élaborées depuis près de 10 années. Comment définir et quantifier ces insuffisances en médecins ?
Figure 1 : Carte de la fracture sanitaire pour les généralistes
Source : UFC Que Choisir
Le ministère de la Santé définit un désert médical comme une zone dans laquelle la densité de médecins par rapport à la population est d’au moins 30 % inférieure à la moyenne nationale. La question des déserts médicaux apparaît donc comme un problème d’inégalités territoriales.
Une enquête menée par l’UFC révèle que, en ce qui concerne la médecine généraliste, 3,1 millions de Français vivent dans un désert médical (soit moins de 5% de la population). La situation est bien plus préoccupante pour les spécialistes : pour les pédiatres et les ophtalmologistes, on compte respectivement, toujours d’après cette étude, 19% et 13% de la population qui vit dans un désert médical. L’UFC a pourtant choisi un critère plus souple que celui du ministère en ne prenant en compte que les territoires dont la densité médicale est d’au moins 30% inférieure à la moyenne nationale.
Figure 2 : Carte de la fracture sanitaire pour les pédiatres
Source : UFC Que Choisir
Cette étude, en plus de révéler la difficulté d’accès aux soins, met en lumière la pluralité des définitions d’un désert médical. Il n’y a en effet consensus ni sur ce que sont les déserts médicaux ni sur la façon de lutter contre eux.
De plus, ces cartes des déserts médicaux révèlent que si les zones rurales sont majoritairement affectées, c’est presque toute la France qui, selon la spécialité, devient un désert médical. Ainsi les problèmes de manque de médecins sont-ils relayés dans la presse locale qui donne la parole aux élus et aux habitants qui, le plus souvent, expriment leur désarroi.
Si le problème a davantage d’echo lors de campagnes électorales, il est l’objet de nombreux rapports et de propositions de lois visant à réduire le nombre de déserts médicaux. Existe-t-il un moyen efficace de lutter contre leur prolifération et de mieux répartir le nombre élevé de médecins sur le territoire ?
Marisol Touraine, ministre de la Santé, a dévoilé un plan de lutte contre les déserts médicaux en 12 points. ( http://www.sante.gouv.fr/le-pacte-territoire-sante-pour-lutter-contre-les-deserts-medicaux,12793.html ) Il s’agit, dans la continuité de ce qui a été fait auparavant, d’inciter les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées. En effet, l’incitation a toujours été, en France, préférée à une politique plus coercitive qui consisterait par exemple à obliger les médecins à s’installer dans des déserts médicaux.
Si ce pacte propose d’autres alternatives, il rappelle également l’urgence d’une situation qui semble bloquée par les fortes oppositions entre ses différents acteurs : lobby des médecins, ministère de la Santé, patients, chercheurs et étudiants en médecine.
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