Finalement, force est de constater qu’il semble impossible de prendre en compte tous les critères. Plus on exige une prise en compte complète des critères dégagés précédemment, plus on tend à complexifier la définition du désert médical et plus on est confronté à des problèmes d’organisation et d’accès aux données nécessaires à leur prise en compte. Ce constat est résumé dans la tribune « Planification et besoins de santé de la population » figurant dans le dossier « actualité et dossier en santé publique n°11, juin 1995 » :
De façon quelque peu paradoxale, il semble que le processus de planification ne puisse tenir compte des besoins de santé de la population que si, auparavant, on accepte de limiter ses ambitions à quelques priorités reconnues.
(Cela souligne l’importance, pour les définir, d’une concertation élargie au-delà des professionnels et des élus).
Sans un tel complément, il apparaît trop flou et trop vaste pour donner prise à des analyses rationnelles et à des orientations précises. La demande accrue de sécurité, de la part du public ou d’une opinion secouée par diverses affaires qui ont ébranlé sa confiance, contribue en outre aujourd’hui à élargir l’écart qui sépare « demande » et « besoins » et à rendre plus complexe l’approche de ces derniers.
Pour éviter la paralysie ou la dispersion inefficace, la solution est probablement de passer par une étape de sélection des domaines où doit s’exercer une action volontariste de la puissance publique. Ce peut être, comme aux Pays-Bas, au travers d’une définition d’un « panier de soins et de services » minimum, ce que propose notamment le rapport Soubie.