Délais d’attente
La prise en compte de la structure démographique de ces zones, comme par exemple la part de la population de plus de 75 ans permet de donner lieu à une nouvelle définition de désert médical : on ne peut effectivement pas mettre sur le même plan deux zones ayant le même nombre de médecins par habitant lorsque la population est majoritairement jeune dans la première zone et âgée dans la seconde : les personnes âgées recourent en moyenne trois fois plus aux soins hospitaliers que les 19-69 ans.
Ainsi les médecins seront beaucoup plus sollicités, plus régulièrement et plus longuement, dans la deuxième zone où ils peuvent se sentir en sous-effectif tandis que le même nombre de médecins sera largement suffisant pour la première zone.
Il convient donc de prendre en compte également les délais d’attente pour un rendez-vous, quand bien même l’effectif total de médecins est jugé satisfaisant. Ainsi le délai d’attente pour un rendez-vous, signalé comme non urgent, varie entre 18 jours pour un pédiatre, 40 jours pour un gynécologue et 133 jours pour un ophtalmologiste (4 mois et demi) (étude de l’UFC Que Choisir d’octobre 2012). Les données de l’assurance maladie en 2012 sont semblables : 4 jours pour un médecin généraliste, 103 jours pour un ophtalmologiste, 51 jours pour un gynécologue et 38 jours pour un dermatologue. On peut alors également définir un désert médical comme une zone où la part de la population pouvant consulter un médecin en moins de x jours est inférieure d’un certain pourcentage à la moyenne nationale (définition 2).
Temps de parcours
Un troisième critère à considérer pour définir un désert médical est le temps de parcours et l’accessibilité à un médecin (temps mis pour parcourir la distance géographique jusqu’au médecin, …). On qualifie alors une zone de « désert médical » lorsque la part de la population ayant accès un médecin généraliste en moins de quinze minutes (ou vingt minutes selon les études) est inférieure d’un certain pourcentage à la moyenne nationale (définition 3).
La DREES obtient alors le même résultat que celui obtenu avec la définition numéro 1 : « 95% de la population française a accès à des soins de proximité en moins de quinze minutes. De même, la plupart des médecins spécialistes libéraux et les équipements médicaux les plus courants sont accessibles en moyenne à moins de 20 minutes par la route. Concernant les soins hospitaliers courants, 95% de la population française peut y accéder en moins de 45 minutes, les trois quarts en moins de 25 minutes » (étude de juin 2011 : « Distance et temps d’accès aux soins en France Métropolitaine »).
Figure 5 : La France à 15 minutes : territoires couverts par les soins de proximité délivrés dans le cadre libéral au 1er janvier 2007
Sources : Irdes
La DREES a par ailleurs affiné ces résultats en publiant en mars 2012 une étude de « l’accessibilité potentielle localisée » aux médecins généralistes libéraux. Cet indicateur local tient compte du niveau d’activité des médecins pour mesurer l’offre et du taux de recours différencié par âge des habitants pour mesurer la demande, prenant ainsi en compte plusieurs critères mentionnés ci-dessus. Plus d’informations sur les apports d’un tel indicateur sont disponibles sur la page consacrée APL.