Le retrait de l’assurance maladie pour la prise en charge des honoraires des médecins de ville (aujourd’hui, 62 % de taux de couverture) a aussi un impact sur l’accessibilité financière à ces soins.
En effet, selon Frédéric Bizard, économiste de la santé et maître de conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, la création en 1980 du secteur 2, qui regroupe les médecins autorisés à fixer leurs honoraires avec tact et mesure, notamment en fonction du pouvoir d’achat des patients, avait correctement compensé ce retrait de l’Assurance maladie en assurant aux médecins une évolution acceptable de la tarification réelle de leurs actes. De plus, celle-ci ne nuisait pas à la possibilité d’accéder aux soins pour les patients aux situations financières modestes, les dépassements d’honoraires étant interdits pour les patients les plus précaires. Toutefois, la signature, en octobre 2012, de l’avenant 8, a signé la fin de ce secteur 2, et risque de dégrader profondément le modèle économique de l’exercice libéral de la médecine ambulatoire, et donc d’aggraver les déserts médicaux.
Enfin, Jean-Paul Hamon, le président de la fédération des médecins de France considère pour sa part que l’accès aux soins n’est pas entravé par les dépassements d’honoraires. Selon lui, 75% des médecins français sont en secteur 1, et la plupart des médecins en secteur 2 appliquent des tarifs raisonnables en rapport avec le coût de la pratique.