Pap N’Diaye

pap n'diaye

http://www.sen360.fr/societe/pap-ndiaye-aux-etats-unis-la-societe-postraciale-est-une-perspective-lointaine-324614.html

Pap N’Diaye est un historien français. Il s’est intéressé à la cause des noirs après avoir fait ses études aux Etats-Unis pendant lesquelles il a vu qu’il existait des communautés noires, lui qui se sentait français avant tout a commencé à s’intéresser à la question des discriminations raciales.

Il a pris position à différentes reprises pour lutter contre les discriminations raciales, héritières de l’esclavage. En tant qu’historien il a pu décrire avec précision les différentes conséquences de l’esclavage et les différentes actions de réparations.

Il maintient que cette question n’est pas nouvelle. Elle prend source dès la fin de la période esclavagiste avec la demande d’anciens esclaves d’avoir des compensations financières pour les nombreuses années de dur labeur qu’ils ont passés. Ce fut la première forme de réparation demandé par les esclaves et leurs descendants. La seconde forme de réparation date de la même époque mais ne cible pas les esclaves. En effet, suite à l’abolition de l’esclavage, les maîtres ont demandés à ce qu’on leur dédommage la perte de leur esclave, ils avançaient que cette perte allait entraîner leur faillite. Sous cette pression l’état a cédé et a débloqué des sommes d’argent pour compenser la perte des esclavagistes. Les descendants d’esclaves n’ont pour l’instant ni été compensé au niveau financier ni au niveau des terres, ceci se ressent aujourd’hui car les inégalités entre descendant d’esclaves et d’esclavagistes est encore très marquée. Ainsi, en Martinique, 70% des terres est encore aux mains des Békés (blancs de Martinique). Il faudrait compenser ceci à l’aide d’une réforme agraire rendant au noir une partie des terres afin qu’ils puissent vivre.

D’autre part, l’esclavage a laissé une balafre encore visible dans les structures sociales. Racisme et discriminations se font ressentir, que ce soit à l’emploi ou dans les conditions de vie, les noirs ont une place dévalorisée par rapport à celle des blancs, et l’état ne fait rien pour que ça change. Il se contente d’annoncer des actions s’avérant non fructueuses mais depuis 2005 rien n’a changé. Pap N’Diaye pense que ceci vient du fait que les politiciens ont peur de se placer en faveur des minorités. Avec la crise, la situation de beaucoup de français c’est fragilisée, ceci les poussant à discriminer. Par peur de perte de leur électorat les politiciens ne prendraient donc pas partie.

Le point essentiel ayant surpris Mr N’Diaye est que le racisme biologique ait pris le pas sur le racisme culturel. En effet, ce dernier était devenu prépondérant, et il a cru que le racisme biologique ne ressurgirait pas. Seulement, à partir des années 2000, cette forme de racisme c’est amplifié énormément. Évidemment, ceci provoque des indignations morales, c’est une chose nécessaire pour montrer le soutiens envers cette cause, mais historiquement, l’indignation a été utilisé (notamment par SOS racisme dans les années 80) mais nous voyons resurgir ce racisme pour autant, ce n’est donc pas la solution clé mais une solution pour apaiser pour quelques temps.

Sur la question de la forme des réparations à envisager, Pap N’Diaye pense qu’il ne faut pas réduire la question à l’aspect purement financier. Il est évidemment hors de question de distribuer des chèques personnellement aux descendants d’esclaves, si tant est que ce soit possible. Il préfèrerait une lutte contre le racisme institutionnel et les discriminations.