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Le site web suivant est un exercice réalisé par des élèves de première année de l’Ecole des Mines  de Paris et des élèves de deuxième année du CPES (PSL) dans le cadre du cours de Description des controverses. Ces sites sont le résultat du travail d’étudiants et sont mis en ligne pour des raisons pédagogiques et didactiques. Mines ParisTech décline toute responsabilité pour les erreurs et les imprécisions que peuvent contenir ces sites. Vos réactions et commentaires sont très bienvenus. Pour signaler une erreur, réagir à un contenu ou demander une modification, merci d’écrire aux élèves et à la responsable de l’enseignement (madeleine.akrich@mines-paristech.fr).

L’esclavage au cœur de l’année 2016

L’esclavage peut apparaître pour beaucoup comme une pratique appartenant au passé, dont l’on ne doit désormais plus se soucier pour de multiples raisons. Toutefois, la problématique de la mémoire de l’esclavage revient couramment dans l’actualité française et cela n’a pas manqué en 2016.

En effet, ce retour sur ces crimes d’un autre temps est revenu sur le devant de la scène nationale avec l’expression de la part du CRAN de poursuivre une action judiciaire contre Alain Juppé pour recel de crimes contre l’humanité. En cause, l’ouverture de la Cité du Vin qui est un musée sur les grandes familles du vin bordelais. Pour Louis George Tin, président du CRAN,  » tous ces groupes ont fait fortune en tirant profit d’un crime contre l’humanité « (1), ce qui ferait de cette nouvelle infrastructure un « musée d’esclavagistes ». La vérité n’est pas clairement établie, ce musée devrait véritablement afficher les origines de la fortune de ces familles qui n’est autre que le sang des esclaves d’après l’association.

L’esclavage a également resurgi dans l’actualité grâce au projet annoncé par François Hollande, actuel président de la République, lors de la journée de commémoration pour l’esclavage, le 10 Mai. François Hollande a en effet annoncé la création d’une fondation afin d’assurer la pérennité de la mémoire de l’esclavage avant la fin de l’année. D’après les propos du président recueillis par francetv, cette fondation « diffusera la connaissance de l’esclavage, de la traite mais aussi tout le combat des abolitionnistes »(2). En charge de la première étude menant à la création de cette fondation est l’ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou. Le but finale de cette fondation est de réfléchir « avec la mairie de Paris à l’édification d’un mémorial aux esclaves et d’un lieu muséographique », ce afin de répandre les connaissances sur l’esclavage et ainsi de pérenniser la mémoire de ce crime contre l’humanité.

(1) Tandis que Juppé inaugure le musée des esclavagistes, le CRAN lance contre lui une action judiciaire pour recel de crime contre l’humanité, Louis-George Tin, le-cran.fr, publié le 01/06/2016 disponible à: http://le-cran.fr/tandis-que-juppe-inaugure-le-musee-des-esclavagistes-le-cran-lance-contre-lui-une-action-judiciaire-pour-recel-de-crime-contre-lhumanite/

(2) Hollande annonce la création d’une fondation pour la mémoire de l’esclavage, francetv-info, francetvinfo.fr, publié le 10/05/2016, disponible à: http://www.francetvinfo.fr/societe/commemoration-de-l-abolition-de-l-esclavage/hollande-annonce-la-creation-d-une-fondation-pour-la-memoire-de-l-esclavage_1444268.html

Le CRAN

logo CranLe CRAN est le Conseil Représentatif des Associations Noires.

Le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) a pour but de faire respecter en France l’égalité et la diversité, en luttant à la fois, contre les discriminations raciales, contre les inégalités sociales, contre les injustices post-coloniales.

Lancé en novembre 2005, le CRAN a pour but de lutter contre les discriminations que subissent les populations noires en France.
Le CRAN cherche à briser des tabous : le tabou du nom (pour avoir le droit de se dire noir en France) ; le tabou du nombre ( compter les populations noires de France pour mieux lutter contre les discriminations); la question des réparations relatives à la colonisation et à l’esclavage.
Le CRAN a posé le débat dans l’espace public, tout en proposant des solutions concrètes dans ce domaine.
Le CRAN est une organisation antiraciste et anticolonialiste.  En effet, selon le CRAN, l’idéologie coloniale a été l’une des sources majeures du racisme et le racisme a permis de justifier d’autant mieux les politiques coloniales, c’est pourquoi on ne peut séparer ces deux combats.
Le CRAN considère que le racisme se maintient en France, aujourd’hui encore, à un très haut niveau, que le colonialisme se poursuit encore actuellement dans le monde, et notamment en Afrique, sous des formes nouvelles (exploitation économique, accaparement des terres, pillage des ressources, maintien de la Françafrique, interventions militaires discutables, etc.). Le CRAN œuvre donc dans ces deux domaines complémentaires..

Gérard Noiriel

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Gérard Noiriel est né le 11 juillet 1950 à Nancy. C’est l’un des premiers historiens français à avoir traité la question de l’ histoire de l’immigration en France. Il a participé activement au développement des études socio-historiques, en se penchant à la fois sur des question épistémologiques en histoire et sur l’histoire de la classe ouvrière. Il est aujourd’hui directeur d’études à l’ École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il se positionne en faveur des réparations mémorielles liées à l’esclavage à travers son roman biographique « Chocolat, clown nègre : l’histoire oubliée du premier artiste noir de la scène française » qui sera adapté sur le grand écran en 2016 par Roschdy Zem. Le film « Chocolat » devrait donner un certain renouveau et lui conférer une plus grande portée puisque le rôle principal est incarné par un acteur très apprécié du public français : Omar Sy.

Pierre Nora

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Pierre Nora, né le 17 novembre 1931 à Paris , est un historien français. Il est membre de l’Académie française, et est connu pour ses travaux sur la composante mémorielle du sentiment national.
Il s’est opposé à la réforme des programmes d’histoire dans les collèges initiée notamment par la loi Taubira. Il fait part de ses inquiétudes en assurant qu’une telle réforme reflète une culpabilité nationale en faisant la part belle à la traite négrière et autres épisodes peu glorieux de l’histoire de France.  Il a signé l’appel Liberté pour l’Histoire demandant l’abrogation des lois mémorielles, dont la loi Taubira et la loi de 2005.

Bernard Birsinger

Bernard_Birsinger

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Birsinger#/media/File:Bernard_Birsinger_Montfermeil_3.jpg

Bernard Birsinger ( 1954-2006 ), est un homme politique français. Il était membre du Parti communiste français, et maire de Bobigny à la date de sa mort. Il avait été député de la Seine-Saint-Denis.

Il est en faveur des réparations mémorielles pour l’esclavage. En tant que député, il propose deux lois en association avec de nombreux autres députés.

L’une préconisant l’érection d’un mémorial perpétuant la mémoire de la tragédie de l’esclavage dans un haut lieu où il a sévi, ce monument devant être l’œuvre d’artistes d’outre-mer, d’Afrique et de France métropolitaine, rassemblant ainsi symboliquement des hommes originaires de pays concernés par cette histoire et l’érection d’un musée évoquant l’esclavage en France, dans toutes ses dimensions, à proximité du monument.

L’autre loi qu’il propose stipule que la date de la commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage sera fixée par le Gouvernement après la consultation la plus large et que les services publics de l’Éducation nationale et de la Radio-Télévision apporteront leur concours à la réflexion des jeunes sur le système esclavagiste dans l’histoire du monde et de son abolition.

Olivier Pétré-Grenouilleau

OlivierPetreGrenouilleau
Olivier Pétré-Grenouilleau est né le 20 avril 1962 à Rumilly en Haute-Savoie.  C’est un historien français, spécialiste de l’histoire de l’esclavage. Il est professeur depuis 1999 à l’Université de Bretagne-Sud et depuis 2007 à Sciences Po Paris. Il a rejoint en 2009 le groupe Histoire et Géographie de l’Inspection générale de l’Education nationale. Il étudie depuis 1990 les traites négrières et plus particulièrement la traite négrière de Nantes.
Il a été attaqué en justice pour avoir soutenu que l’esclavage n’avait pas eu un caractère génocidaire et ne pouvait par exemple pas être comparé à la Shoah. En effet, c’était selon lui un processus économique et non génocidaire, bien que les conséquences humaines aient été très lourdes. Les esclavagistes ne voulaient pas que leur « marchandise » meure avant d’avoir servit. Des collectifs ultra-marins (menés par Claude Ribbe et Patrick Karam notamment) se sont servi de la loi Taubira pour pouvoir l’attaquer pour négationnisme de crime contre l’humanité. Ils ont fini par retirer leur plainte car elle avait reçu une réponse publique extrêmement négative et que c’était donc de la contre publicité. Une explication plus détaillée de l’affaire est disponible ici : http://www.clionautes.org/spip.php?article925

Pierre Vidal-Naquet

Pierre Vidal Naquet

lien vers l’image: http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/blog/2013/05/la-parenthese-lilloise-de-pierre-vidal-naquet/

Pierre Vidal Naquet, décédé en 2006 est un historien français, né à Paris en 1930 et spécialiste de la Grèce ancienne. Son enfance est marqué par la Shoah, ses deux parents ont été déportés et tués durant la seconde guerre mondiale. Il signe la pétition Liberté pour l’histoire dont le but est de faire en sorte que les historiens ne doivent pas suivre de règles spéciales ou avoir de tabous. Les lois visées sont principalement les lois mémorielles telle que la loi Taubira, qui ont permis la poursuite judiciaire d’historiens et de penseurs. Pour ceux ayant signé la pétition, ces lois ont restreint les libertés des historiens, leur indiquant comment et sur quoi travailler.

André Larané

andré larané

http://www.babelio.com/auteur/Andre-Larane/30927

André Larané est un historien français.Il est le fondateur d’un site, herodote.net, qui permet à des personnes de tout niveau de pouvoir approfondir leurs connaissances en histoire. Il est licencié en histoire et ingénieur.

Pour lui, la loi Taubira est pleine de bonnes intentions mais a mal été rédigée pour différentes raisons. Premièrement, elle prend le soin d’exclure scrupuleusement les traites noires et arabo-musulmanes. Secondement, elle dénonce des crimes dont les coupables sont mort depuis longtemps et ne prend pas la peine de juger les actes d’esclavagisme contemporains.

Allant avec la première remarque, on peut ajouter qu’il y a eu de nombreuses formes d’esclavage et que ce processus existe depuis la nuit des temps. Déjà les Grecs anciens utilisaient des esclaves, tout comme les seigneurs féodaux, les utilisant sous le nom de serfs. Faudrait-il pour autant rendre coupable tout les descendants de ces personnes ?

Guy Pervillé

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Historien français né en Oise en 1948, il est spécialisé dans l’histoire de l’Algérie et particulièrement la colonisation française en Algérie. Il n’est donc pas spécialiste de la question de l’esclavage. Néanmoins, il a réagi suite à la loi Taubira. Il est contre cette loi qu’il considère comme un non-sens juridique. Cette loi exclut déjà la traite perpétrées par les africains et les arabes et se contente de déclarer coupable les Européens, alors que les trois traites ont existé et ont concerné beaucoup de personnes. Nous avons pu obtenir son opinion suite à une interview durant laquelle il nous a exposé qu’il était compliqué de réparer l’esclavage. Dans un premier temps il faudrait pouvoir quantifier la réparation et par exemple choisir s’il faut rembourser en fonction du nombre de descendants touchés ou par rapport au nombre de personnes touchées à l’époque. Il considère aussi que la France a peut être déjà remboursé une partie de sa dette envers les territoires d’outre-mer car elle a largement contribué au développement de ces dernières. Finalement, si l’état français paye, c’est tout les contribuables qui vont en subir les conséquences, les français doivent-ils payer pour cela ?

Pour d’autres régions, c’est le fait que les états colonisateurs aient permis de développer les infrastructures pour extraire les matières premières par exemple qui permettent à ces pays de subvenir à leurs besoins actuellement.

Vis à vis des réformes du programme scolaire, il trouve que l’idée est bonne à la base mais très dur à effectuer en pratique. Le nombre d’heures dédiées à l’histoire a tendance à baisser et ainsi il serait difficile de faire entrer une partie encore plus détaillée sur l’histoire de l’esclavage sans empiéter grandement sur les autres parties du cours, qui ont déjà peu de temps qui leur est réservé. De plus, cela pourrait créer une sorte de honte nationale, les enfants apprenant à avoir honte de leur aïeux.