Esclavage (nm) : Fait pour un groupe social d’être soumis à un régime économique et politique qui le prive de toute liberté, le contraint à exercer les fonctions économiques les plus pénibles sans autre contrepartie que le logement et la nourriture.
L’héritage de l’esclavage a soulevé de nombreuses questions ces dernières années. Alors que l’état français s’est engagé dans une politique mémorielle, à travers la loi Taubira de 2001 qualifiant la traite atlantique et l’esclavage de crimes contre l’humanité et le mémorial acte inauguré par le président français, ex pays esclavagiste, François Hollande, en 2015, d’autres groupes ont demandé des réparations matérielles et ont intenté des procès à des groupes accusés d’avoir tiré profit de l’esclavage.
A côté de ce débat sur la forme que devraient prendre les réparations, la controverse est vive entre historiens quant à la nature et au coût de l’esclavage : ceux qui, comme Jean-François Niort, ont cherché à dépasser la vision établie du Code Noir – texte juridique, régissant la vie des esclaves français au XVIII s-, ont été victimes de menaces très violentes. La France n’est pas le seul pays confronté à ce sujet, le Japon ayant récemment accordé des réparations matérielles aux dernières survivantes des « femmes de réconfort » réduites en esclavage dans les maisons de passes militaires japonaises durant la seconde guerre mondiale.
La légitimité des réparations en question
Le débat s’ancre principalement sur deux points : la légitimité et les modalités des réparations.
Tout d’abord, la légitimité des réparations est mise en question : ainsi, André Larané, licencié d’histoire contestant l’écriture de la Loi Taubira, explique que la population actuelle des départements d’Outre-mer est fortement métissée entre descendants d’esclaves et d’esclavagistes, et qu’il est quasiment impossible de déterminer les véritables victimes. D’autre part, il est pour lui absurde de faire payer les Français de métropole pour ces crimes alors que bien peu d’entre eux sont descendants d’esclavagistes, sans parler de la problématique posée par le fait de punir des gens pour les crimes de leurs aïeux.
» La loi est inutile sinon hypocrite puisque les auteurs des crimes qu’elle dénonce sont morts depuis belle lurette et qu’elle ne met pas en cause les esclavagistes contemporains. «
André Larané
La traite, un crime contre l’humanité ? , André Larané, 11 Avril 2006, http://esclavagetraites.canalblog.com/archives/2006/04/11/1664549.html
Lorsque les réparations visent plus spécifiquement des entités politiques, comme la République Française, la controverse porte sur le chiffrement des réparations. Ainsi, le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) a chiffré le prix actualisé de la « dette d’indépendance » d’Haiti à l’égard de la France à 21 milliards d’euros, alors que la possibilité de réparations n’a jamais été évoquée par la France.
Les modalités des éventuelles réparations font débat
Mais ce sont les modalités de réparations qui posent le plus problème : tout d’abord sur la nature de ces réparations. De nombreuses associations, le CRAN en premier lieu, réclament des réparations matérielles, à travers les procès qu’ils intentent et les revendications qu’ils formulent. Ils sont rejoints en certains points par d’autres personnalités : Christiane Taubira s’est ainsi déclarée favorable à une réforme agraire en Martinique. Face à eux, l’Etat se limite à des réparations mémorielles, François Hollande excluant même le terme de réparations pour un crime qui est pour lui irréparable. Les lois mémorielles et les musées et mémoriaux dédiés à l’esclavage ont été développés dans ce but. Néanmoins, certaines associations d’historiens, comme Liberté pour l’Histoire, s’opposent à ces lois, qui imposent selon eux une vision biaisée et inexacte de l’histoire.
Ces deux points vous décrivent l’ampleur actuel du débat. Si vous souhaitez entrer dans le débat plus doucement en vous rappelant quelques point historiques, je vous prie de bien suivre les quelques liens ci-dessous.
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