Si le robot concurrence des travailleurs humains au point de les remplacer, il est naturel de les soumettre au même régime fiscal ; c’est du moins ce qu’avancent les partisans d’une taxation des robots.
L’hypothèse de substitution
L’idée de taxer les robots est basée sur une analyse économique de la robotisation, et part du constat que celle-ci va remplacer des travailleurs humains. Ainsi,
D’après Olivier Passet [3], cette hypothèse dite de substitution suppose l’absence d’emplois qualifiés de « déversement », mais cela ne l’empêche pas d’être partagée par d’autres acteurs du monde politique :
« Avantages multiples : une fois achetée, la machine intelligente ne réclame pas de salaire, ne prend pas de pause-déjeuner, ne tombe jamais malade, ni ne fait grève pour demander une augmentation… Mais si un pourcentage important de gros propriétaires agricoles remplace leurs ouvriers par des robots, comment va-t-on financer les programmes sociaux ? »
Yanis Varoufakis
Les peurs d’un bouleversement social
La robotisation des services d’aide à la personne, par exemple, soulève aussi la question de la dimension sociale du travail, explique
La conclusion de la résolution du Parlement Européen de 2017 reprend et synthétise ces différents arguments en évoquant un projet de taxation des robots [5] :
« L’éventuelle application d’un impôt sur le travail réalisé par des robots ou d’une redevance d’utilisation et d’entretien par robot [devait] être examinée dans le contexte d’un financement visant au soutien et à la reconversion des chômeurs dont les emplois ont été réduits ou supprimés, afin de maintenir la cohésion sociale et le bien-être social. »
Un accueil parfois hostile
Cette analyse ne fait pas consensus, et une grande majorité des industriels, mais aussi des économistes ou des hommes politiques, s’insurgent contre cette mesure, allant jusqu’à réduire les arguments des pro-taxes à de pures et simples hérésies (comme le montrent les
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Sources :
[1] Université de Genève. Taxer les robots? Conférence de X. Oberson, 2017.
[2] Ayoli, Victor. « Taxer les robots ? Hamon en parle, l’Europe y pense aussi. » Club de Mediapart (blog), 13 février 2017.
[3] Passet, Olivier. « Faut-il taxer les robots ? » Les émissions de Xerfi Canal, 15 mars 2017.
[4] Couturier, Brice. « Faut-il taxer les robots ? Certains économistes le pensent ». France Culture, 23 mars 2017.
[5] Résolution du Parlement européen du 16 février 2017 contenant des recommandations à la Commission concernant des règles de droit civil sur la robotique (2015/2103(INL)), P8_TA(2017)0051 § (2017).
[6] Badeau. « Robin Rivaton : “Taxer les robots n’a aucun sens” ». Les Echos, 23 février 2017.
[7] Mish. « Bill Gates Embraces “Tax Robots” Socialist Idiocy: Four Questions for Gates ». Blogs – Finance (blog), 20 février 2017.
[8] Bouzou, Nicolas. « Taxer les robots? Un non-sens – L’Express L’Expansion ». L’Express, l’Expansion, 23 mars 2017.
[9] Macke, Gaëlle. « Taxer les robots: la proposition “aberrante” de Hamon ». Challenges (site web), 20 janvier 2017.