Le cholestérol est un lipide qui joue un rôle dans de nombreux processus biochimiques. Comme il est non soluble dans le sang, il est assimilé à une graisse. (« Cholesterol MeSH Descriptor Data 2018 », 2018)
Ce qui est appelé « cholestérol » dans un bilan sanguin n’est pas cette molécule mais les protéines qui la transportent à travers l’organisme.
La protéine HDL, appelée communément « bon » cholestérol, achemine les molécules de cholestérol vers le foie, où elles pourront être éliminées, alors que le LDL, le « mauvais » cholestérol les transporte dans le sang jusqu’aux cellules (Olson, 1998).
Des termes largement utilisés
On retrouve déjà ces termes dans des articles de presse dès 1985 (Nouchi, 1985) et dans les années 1990. (PM, 1992) et (« CHOLESTÉROL », 1992) S’ils ne sont pas utilisés dans les recommandations officielles de la Haute Autorité de Santé, ils le sont par une majorité des sites d’informations des risques cardio-vasculaires (Fédération Française de Cardiologie, Alliance du Cœur, Association Nationale des Hypercholestérolémies Familiales, Fondation Cœur et Artères, …) et sont repris par la presse généraliste.
Critique de ces termes
Si les définitions des différents cholestérol ne sont pas controversées, les termes de vulgarisation créent un biais dans la compréhension des mécanismes mis en jeu.
Certains acteurs jugent que cette dualité ne rend pas assez compte de la complexité du corps humain et qu’elle fait oublier que les molécules de cholestérol sont nécessaires à l’organisme.
« Dire qu’il y a un bon et un mauvais, ça n’a aucun sens, c’est du marketing, et ça me sidère de voir des médecins souscrire à des théories aussi simplistes. » Anne Georget, Entretien
Philipe Even, médecin et co-auteur du Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, affirme aussi qu’ «il n’y a ni bon ni mauvais cholestérol ». (Grimaldi, 2013)
A cette citation, sept médecins et chercheurs ont répondu dans une tribune du Nouvel Observateur : « En excès, [les] LDL infiltrent et désorganisent la paroi artérielle. Les plaques d'athérosclérose se développent petit à petit et se brisent, faisant coaguler le sang. Les plaques sont riches en cholestérol apporté par les particules LDL. […] La traduction en "bon" et "mauvais" cholestérol est simplificatrice mais pertinente. » (Grimaldi, 2013)
On observe une tension autour des termes employés car ils orientent le débat et modifie l'imaginaire collectif. Ce qui paraît être au départ une simple querelle de termes est donc très importante pour de nombreux acteurs.