Associations
- Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA)
Historique
La LICRA, fondée en 1928, trouve son origine dans l’affaire Petlioura lorsque Bernard Lecache, un journaliste d’origine ukrainienne, fonde un groupement pour apporter son soutien à Samuel Schwartzbard. Ce militant bolchévique était accusé d’avoir abattu Petlioura, le leader nationaliste ukrainien, qu’il accuse d’être à l’origine des pogroms organisés en Ukraine. La LICRA vit une histoire marquée par la lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes.
Aujourd’hui, sous la présidence de l’avocat Mario Stasi, elle se concentre sur les actes racistes du quotidien et veille sur les propos tenus par les médias. La LICRA s’est notamment opposée aux pratiques de non-mixité raciale en affirmant que « le mot « racisé » est une résurgence raciste qui vise à assigner à des groupes une identité victimaire ».
logo de la LICRA, [a]
Position dans la controverse
Elle préconise d’autre part la suppression du mot « race » de la Constitution. En effet, selon le Président de la Licra (Mario Stasi), le terme de race ne peut être utilisé car trop chargé historiquement. En effet, il reflète selon lui une cicatrice car il renvoie à un temps où le terme de « race » était généralisé, banalisé (celui de la Seconde Guerre mondiale). Qui plus est, ce terme serait issu d’une langue néocoloniale marquée par le resurgissement du racisme en France (et qui s’appuie sur le « racisme d’État »). Ce terme était historiquement lié à une notion de hiérarchie, notion qui est liée et qui rend ce terme inadéquat à l’utilisation.
De plus, il considère que la présence du terme de « race » dans ce texte de loi exerce une violence symbolique
« Leur présence [des mots] dans ce texte [la Constitution] leur confère une charge et une puissance symboliques plus forte que nulle part ailleurs. Ils engagent la nation sur ce qu’elle dit d’elle-même et dessinent l’horizon des valeurs qui la fondent. »
Enfin, il considère que la loi doit refléter l’état d’esprit de la société actuelle et de celle que l’on souhaite atteindre, c’est pourquoi la Constitution a déjà été modifiée et qu’elle devrait être à nouveau modifiée pour la suppression du terme de « race » de la Constitution.
Instituts
- L’INED (Institut National d’Études Démographiques) est un établissement public menant des études sur la démographie et sur la population française. Il est au centre des controverses sur les statistiques ethniques en France, car ce sont les chercheurs rattachés à cet institut (Michèle Tribalat, Hervé le Bras) qui, notamment, sont à l’origine de la « controverse des démographes » dans les années 90, en publiant l’étude MGIS (Mobilité Géographique et Insertion Sociale) qui tente de comptabiliser pour la première fois les français issus de l’immigration. Avec la collaboration de l’INSEE, l’INED publie également l’étude TeO (Trajectoires et Origines), qui a contribué à relancer le débat sur les statistiques ethniques.
- L’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques) est moins au cœur des controverses, mais il a collaboré avec l’INED pour l’élaboration des études MGIS en 1992 et TeO en 1992.
Mouvements
- Black is beautiful est un mouvement culturel né dans les années 1960 aux États-Unis. Il a pour but d’affirmer la « beauté Noire » et de contrer les préjugés racistes consistant à considérer les traits de la population blanche comme une beauté canonique.
Journaliste
- Rokhaya Diallo (1978) se prononce contre le retrait du terme de « race » de la Constitution, pour cause d’affaiblissement des outils dans la lutte contre le racisme.
Criminologues et anthropologues
- Fredrik Barth (1928-2016) est un anthropologue et ethnologue norvégien ayant travaillé sur l’approche des catégories ethniques dans une société.
- Cesare Lombroso (1835-1909) est un professeur de médecine légale italien, fondateur de l’Ecole italienne de criminologie. Il est à l’origine de la théorie racialiste du « criminel-né » liant des caractéristiques physiques à un certain penchant pour le crime. Cette théorie est néanmoins un des éléments fondateurs de la criminologie en tant que discipline scientifique.
- Bertrand Renard est un docteur en criminologie travaillant sur les méthodes d’investigations policières et judiciaires. Il s’oppose à l’utilisation des séquences codantes d’ADN à des fins d’identification.
- Rebecca Ruiz (1982- ) est conseillère d’Etat du canton de Vaud en Suisse et criminologue. Elle est issue du parti socialiste et soutient un usage plus poussé des portraits-robots génétiques.
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Sources des images
[a] logo de la LICRA, Disponible sur
http://www.licra.org/ , [Consulté le 17/06/2019]
[b] logo de l’INSEE, Disponible sur
https://www.insee.fr/fr/accueil [Consulté le 17/06/2019]
[c] CDU, KAS-Black is beautiful-Bild,KAS-ACDP (This file was provided to Wikimedia Commons by the Konrad-Adenauer-Stiftung, a German political foundation, as part of a cooperation project ; This file is licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Germany license), Disponible sur
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:KAS-Black_is_beautiful-Bild-5479-2.jpg [Consulté le 19/06/2019]