Sur la suppression du terme « race » de la Constitution
Politiquement, de manière simplifiée, il existe une dichotomie : la gauche soutient le texte de loi, ainsi que LREM (La République En Marche), tandis que la droite est plus réfractaire, notamment à cause d’une crainte d’un affaiblissement juridique.
Plus précisément, ce sont les communistes qui ont historiquement porté le projet de loi (en 2002 avec le député communiste Michel Vaxès). Le Président de la commission des lois de l’Assemblée, Pascal Clément (UMP) s’était alors opposé à cette proposition de loi expliquant que « si le préambule de la Constitution de 1946 est considéré comme un texte pratiquement sacro-saint et intouchable, c’est que sa rédaction a été élaborée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après la Shoah », il s’agit donc d’un texte qui « restera intouchable probablement pendant encore longtemps » car « Nous sommes en 2002, pas en 2040 et sans doute Michel Vaxès a-t-il un peu d’avance ».
La gauche a ensuite régulièrement tenté de modifier l’article 1 de la Constitution :
- en 2008 avec la député écologiste Noël Mamère. Jean-Luc Mélenchon avait soutenu cette proposition et avait proposé l’ajout de l’adjectif « prétendue » devant le terme de « race ». En revanche, le sénateur socialiste Robert Badinter s’était opposé à ce retrait, craignant un affaiblissement juridique,
- au moment de la campagne présidentielle de 2012 avec François Hollande : « Il n’y a pas de place dans la République pour la race. Et c’est pourquoi je demanderai, au lendemain de la présidentielle, au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution »
- en mai 2013 suite à l’initiative du Front de Gauche. A cette époque, Christine Taubira s’était montrée fortement favorable à cette initiative dans une « période où l’on voit une résurgence, une désinhibition du rejet de l’autre »
Enfin, courant 2018, la LREM a proposé une modification du texte, avec pour rapporteur général Richard Ferrand, et pour co-rapporteure Yaël Braun-Pivet.
Enfin, cette suppression du terme de « race » de la Constitution est une revendication ancienne mais également actuelle des ultramarins. La député UDI de Polynésie Maina Sage fait par exemple partie des députés qui ont présenté la proposition de 2018 (Amendement N°199 (2ème Rect).
Mouvements politiques
- Les Indigène de la République est un parti politique parti d’une association qui se veut antiraciste et « décolonial ». Il lutte contre les discriminations raciales et religieuses via un usage dit stratégique du mot « race ».
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Sources des images
[a] logo des Indigènes de la Républiques, Disponible sur
http://indigenes-republique.fr/ [Consulté le 17/06/2019]