Chercheurs
Les chercheurs impliqués dans l'ensemencement des nuages le sont à plusieurs titres. Il s'agit tout d'abord de tenter de comprendre fondamentalement comment fonctionne l'ensemencement des nuages. S'assurer de maîtriser au maximum les lois physiques qui régissent les phénomènes mis en jeu est un point capital de nombre de sujets de recherche aboutissant à des publications.
Plus précisément, les articles de recherche auxquels nous avons eu accès traitent de la compréhension de la grêle ainsi que de la mise en place de l'ensemencement et de l'appréhension de son fonctionnement. Par ailleurs, les recherches sur les cyclones restent importantes, mais moins ciblées vers l'ensemencement de ceux-ci plutôt que vers la compréhension du phénomène. L'utilisation de l'ensemencement pour la dispersion du brouillard ainsi que pour la neige sont aussi étudiés, mais c'est l'aspect de l'efficacité de la recherche qui est alors au centre de l'étude.
Par ailleurs, il s'agit de développer les instruments permettant la mise en place de l'ensemencement. Ceci étant plus réservé aux ingénieurs R&D, peu de chercheurs se penchent sur le sujet, et les modalités de déploiement sont pas encore standardisées.
Certaines revues se dédient spécifiquement aux techniques de manipulation du climat, mais ne sont pas référencées par des bases de données telles Web of Science. C'est le cas pour la publication weather modification.
A quoi s'intéressent les scientifiques?
La mesure de l'efficacité du cloud seeding:
Dans les années 60, la World Meteorological Organization (WMO) a mis au point une série de critère permettant de valider une manipulation effective du climat. En effet, comment connaître le comportement du nuage si celui-ci n'avait pas été ensemencé? C'est pour tenter d'asseoir une crédibilité des résultats des expériences que la WMO a édicté le principal critère suivant : l'expérience doit être « randomized » (rendue aléatoire).
La WMO a ajouté 4 points spécifiques concernant plus particulièrement les techniques de cloud seeding :
1. L'expérience doit être « rendue aléatoire » et évaluée par des méthodes statistiques.
2. Le succès est évalué sur la base de l'eau tombée au sol.
3. L'obtention de pluie doit se faire par des mécanismes physiquement acceptables et compris.
4. La réussite d'une expérience doit pouvoir être reconduite en un autre point du globe.
* Modélisation numérique
La modélisation numérique des nuages est très largement employée pour à la fois pour comprendre et vérifier des lois physique de comportement des nuages.
Paramétrisation : tout modèle se dote d'une unité de base permettant de reconstruire le nuage. Chez certains modèles, c'est une partie du nuage, un ensemble de goutte, une goutte, voire jusqu'à la molécule d'eau. Selon le degré de finesse employé et la compréhension des lois physiques à ce degré, ainsi que l'ampleur de la zone simulée, les résultats peuvent grandement différer. La modélisation des nuages est un domaine particulièrement actif en publication scientifique, en particulier sous l'impulsion des instituts de météorologie. Une fois un modèle correctement paramétré, il permet en effet de réaliser des prévisions.
Toutefois aucun modèle satisfaisant n'a réussi encore à s'imposer pour décrire la physique des nuages. Même lorsque l'on s'attaque à un modèle supposé convenable, il reste encore beaucoup de travail à réaliser sur les valeurs des paramètres : elles restent mal connues, à la fois en raisons de difficultés de mesures ou bien en raison d'un manque de base de donnée. Ce dernier point est en très large progrès avec la constitution systématique de banque de données sur les phénomènes météorologiques facilitée par l'informatisation.
* Prévision : en quoi prévoir le temps qu'il va faire sur une zone donnée sert-il au cloud seeding?
Les scientifiques estiment que pour les quelques années à venir, la « précision » de la prévision est estimée entre 10 et 20%, et décroit de plus en plus lorsque l'on précise encore la zone de prédiction.
Une communauté mondiale de chercheur?
La recherche est conduite dans tous les domaines au niveau mondial, et l'ensemencement des nuages n'échappe pas à la règle. Le diagramme circulaire répertoriant les revues de publications permet d'établir une corrélation entre la nationalité des chercheurs, leurs objectifs et la vitalité de l'ensemencement des nuages dans certains pays.
Les publications nationales correspondent aux Etats-Unis, à la Chine, à la Corée, au Japon, au Mexique et la Russie : tous ces pays mènent en parallèle des programmes gouvernementaux d'ensemencement des nuages (voir carte des états dans les acteurs). Elles réalisent des comptes rendus des projet menés dans ces états.
Seules quelques revues apparaissant ici sont réellement apatrides, il n'y a pas d'évaluation croisée des différents projets, bien qu'il y ait existence d'un effort coordonné de rencontre des chercheursEn effet, le 9 mai 2007 un symposium s'est tenue sur l'ensemencement des nuages en Australie à Melbourne, réunissant des chercheurs des pays suivants : Afrique du Sud, Etats Unis, Israël, Japon.
