Le débat historique
En France, avant les années 1980, le débat entre répartition et capitalisation se faisait principalement entre experts et avait peu d’échos dans le domaine politique. A partir du second choc pétrolier, l’idée d’un problème de financement commence à surgir et elle ranime le débat entre capitalisation et répartition, surtout dans les années 1990.
Le débat aujourd’hui
Cependant, en raison du contexte économique défavorable, de moins en moins d’acteurs sont favorables à un passage à une retraite par capitalisation pure, jugée politiquement impossible, et ils se concentrent davantage sur l’idée d’un système mixte. Ce débat a un impact politique, puisque plusieurs réformes dans les années 1990 et 2000 ont favorisé l’épargne retraite, il s’agit de la loi Madelin de 1994 ainsi que la réforme Fillon de 2003. Par ailleurs, Lionel Jospin a créé en 2001 un Fonds de Réserve pour les Retraites géré en capitalisation.
L’idée d’un système mixte, majoritairement géré en répartition, mais comportant une part de capitalisation, est progressivement de plus en plus acceptée, surtout par les experts de sensibilité de droite. Ainsi, dans un article de la revue de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques, Henri Sterdinyak, citant un article de Didier Blanchet, se montre en faveur d’un tel système.
Néanmoins, avec la crise économique, le débat entre répartition et capitalisation s’est réduit au profit de débats sur la réforme du système par répartition. D’après les données du cercle de réflexion Futuribles, « les produits de la retraite en capitalisation, tous confondus, représentent à peine 10 milliards d’euros, à comparer aux 275 milliards d’euros versés dans le cadre de la répartition ».
Un débat occulté par la réforme
Le débat entre répartition pure et capitalisation pure semble aujourd’hui définitivement clos, étant donné le contexte économique et le fait que les défenseurs de la capitalisation pure sont désormais extrêmement minoritaires. Cependant, il s’est petit à petit transformé en un débat sur l’introduction de plus de capitalisation dans un système majoritairement géré en répartition, au fur et à mesure de la progression de l’idée d’un système mixte, permettant de remédier partiellement aux problèmes de financement d’un système par répartition dans le cadre d’importantes évolutions démographiques.
Par ailleurs, de nombreux acteurs, en particulier l’extrême gauche, sont en faveur d’un changement radical du système afin d’adapter le système à la transformation de nos modes de vie : Changer de système économique : une option radicale.