Il existe un second argument qui est avancé par les opposants à la capitalisation et qui a également un poids politique important. La capitalisation est plus efficace que la répartition à long terme, mais son développement implique un coût à court et à moyen termes.
En effet, le passage de la répartition à la capitalisation est coûteux. Soit la génération d’actifs doit payer la retraite de ceux qui sont déjà à la retraite et qui ont cotisé dans un régime par répartition, en plus des cotisations correspondant à sa propre retraite par capitalisation. Donc elle paie deux fois. Soit elle paie seulement sa propre retraite par capitalisation et on coupe les vivres des retraités qui ont cotisé dans un régime par répartition. Donc la génération à la retraite aura cotisé et ne touchera rien, ce qui n’est pas non plus acceptable.
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Face à ce coût à court terme, le passage à la capitalisation n’est possible que si ce coût transitoire est compensé par des gains à long terme, et ce du point de vue de la génération présente, car c’est elle qui a le pouvoir politique de décider ou non de changer de modèle de financement en fonction de ses intérêts économiques. Or, comme l’explique Didier Blanchet, la capitalisation est plus coûteuse que la répartition pour la génération présente.
Cet argument économique a un poids politique considérable, étant donné que la majorité de la population votante a intérêt à rester dans un système par répartition. Cela signifie concrètement qu’il est politiquement plus facile de faire payer la génération à venir plutôt que la génération présente.
Les partisans de la capitalisation emploient alors un autre argument pour défendre cette transition difficile : voir la page La répartition, une solution à risque politique ?