… mais dans une logique responsable

Pourtant, comme le rappelle Philippe Caïla, malgré les vives oppositions mises en jeu dans cette controverse, tous les acteurs ont fait preuve d’une certaine responsabilité et aucun n’a fortement radicalisé sa position au point de déséquilibrer le débat.

  • Encart citation de Caïla : « Je trouve que tous les acteurs ont été dans leur rôle. Le gouvernement a fait des mesures de politique publique, les caisses de retraite ont été dans des approches gestionnaires, les spécialistes des retraites ont éclairé les enjeux et les organisations syndicales ont défendu les intérêts des salariés. Dans tous les cas, ce n’est pas éthique de la responsabilité ou éthique de la conviction [voir la page Equité et efficacité], on veut tous une pondération, c’est une question de critères, dans la part que l’on donne à l’un et à l’autre. Moi je trouve que d’abord les syndicats ont mis en avant une éthique de la conviction mais en faisant preuve de responsabilité. Ils n’ont pas été jusqu’au-boutistes dans la mobilisation sur les retraites. ».

 

Ainsi, si effectivement il y a eu de nombreuses grèves, celles-ci n’ont pas été organisées dans un but paralysant, mais bien dans une optique de contestation. Philippe Caïla explique : « Les grands mouvements dans la rue se faisaient plutôt le week end, à la fois pour faire venir du monde, mais hors d’un contexte paralysant. […] Quand on regarde le film fin des manifestations et des grèves pour les régimes spéciaux, on remarque des formes de retenue. ».

De même, le gouvernement, quoique ferme, a montré des signes d’ouverture : « le gouvernement, qui a parfois montré de la fermeté, voire de la dureté, a su ouvrir des points et accorder une audience à des sujets qu’il ne portait pas lui. Alors c’est peut-être insuffisant, par exemple le sujet de la pénibilité, le sujet homme-femme, des sujets qu’il n’avait pas intégrés dans sa réforme, mais il a fait rentrer des convictions dans ses mesures. ».

En effet, le gouvernement a su prendre en compte les positions des autres acteurs pour proposer une réforme, qui ne correspond peut-être pas tout à fait à ce qu’il aurait voulu faire voter, mais qui correspond à la meilleure réforme qui pouvait être entreprise étant donné le contexte. C’est en ce sens que Vincent Chriqui déclare (voir l’interview de Vincent Chriqui) : « Cette réforme est ce qu’on pouvait faire de mieux au moment où on l’a faite. Cela ne veut pas dire qu’un peu plus tard, après les prochaines élections présidentielles, on ne pourra pas envisager une réforme plus radicale. »

 

 

Pour analyser les mesures prévues par la réforme, voir la rubrique : Les mesures

 

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