Les enjeux portés par les différents acteurs de la controverse sur la disparition des abeilles sont centrés sur des aspects écologiques et économiques. Tandis que les entreprises phytosanitaires refusent d’alourdir des procédures de réglementations des produits phytosanitaires déjà assez longues et complexes, la sauvegarde de l’abeille, acteur majeur de l’écosystème préoccupe les associations et le grand public.
On a du mal à s’imaginer un monde sans abeilles. En tant que pollinisateurs, elles ont un rôle clé dans la pérennité de l’écosystème naturel.
D’après les études de l’INRA d’Avignon la pollinisation est réalisée à 80% par les abeilles sans cet outil les risques d’un déséquilibre de la biodiversité, encore mal évalués, représentent une perte considérable et irrémédiable. On voit mal comment trouver un moyen de reproduire l’action des insectes pollinisateurs de façon artificielle et les estimations un peu folles envisageant ce cas de figure dépassent toutes les 150 milliard d’euros (INRA d’Avignon). On ne reproduira pas le processus de pollinisation dans son intégralité. Le plus intéressant serait de considérer l’ensemble des produits qui sont dépendants de l’action des abeilles. C’est dans cette optique que les chercheurs de l’INRA ont mis au point en 2005 un moyen d’évaluer les conséquences d’une disparition des pollinisateurs sur le rendement et d’après leurs estimations 35% de la production mondiale de nourriture est issu de la pollinisation. Il faut comprendre que ce chiffre ne suppose pas une baisse de 35% de la nourriture disponible mais nous serions néanmoins forcés d’adapter notre alimentation car certaines denrées seraient amenées à disparaître.
Les bénéfices apportés par les auxiliaires pollinisateurs sont variables selon l’espèce considérée et selon la variété mais “Les résultats montrent que les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés pour toutes ces catégories en cas de disparition totale des pollinisateurs : la production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels. Les régions importatrices nettes comme l’Union Européenne seraient plus particulièrement touchées. », expliquent l’INRA et le CNRS.
Le scénario catastrophe d’une crise alimentaire est considéré par certains comme une éventualité.