La surmortalité des abeilles, un problème multifactoriel ?

Avant de traiter cette question de la pluralité des causes de ce phénomène, il convient de s’accorder sur la définition même du terme multifactoriel.

Ce n’est pas parce que le problème peut être multifactoriel que toutes les causes agissent en même temps. Une ruche peut très bien être touchée par une seule de ces causes, qui peut avoir un effet dévastateur. D’après Gérard Arnold:

« il faut se méfier de cette notion de cause « multifactorielle » qui peut laisser croire que les abeilles subissent plusieurs choses en même temps, et qu’on ne sait pas trop pourquoi elles meurent. C’est important car il y a eu un glissement de langage ».

Le problème du syndrome de disparition des colonies est bien multifactoriel puisque la plupart des scientifiques s’accordent sur la pluralité des facteurs qui en sont des causes. On peut par exemple citer le varroa et les pesticides (en synergies ou non), qui semblent être les deux causes primaires de la disparition des abeilles, mis également d’autres facteurs secondaires et/ou plus controversé comme les virus (Noséma), le réchauffement climatique, le frelon asiatique, les ondes électromagnétiques ou la malnutrition. Les deux facteurs primaires sont à eux deux responsables de la plupart des disparitions de ruches (pesticides seul, varroa seul ou les deux combinés).

L’effet cocktail peut exister mais n’est pas forcément impliqué dans la disparition d’une ruche.

Ainsi, si le problème est littéralement multifactoriel (il possède différentes causes), il ne faut pas penser que ces causes prises indépendamment ne sont pas nocives. Cette pluralité des causes sert souvent aux acteurs mis en cause de se dédouaner de leurs responsabilités. Si l’effet cocktail selon lequel la pluralité des causes sur une même ruche augmente l’effet de certaines d’entre elles semble parfois être vérifié (bien qu’il soit difficile à établir). Les ruches peuvent au contraire n’être en présence d’une seule de ces causes, qui à elle seule viendra à bout de la colonie.

Graphe mettant en évidence l’effet cocktail (ceranae=champignon Noséma)