L’opposition au projet d’extraction de la CAN a été marquée par la formation du collectif Peuple des dunes en Trégor. Cependant les premières oppositions viennent d’associations déjà présentes sur le territoire de la baie de Lannion, qui ont donné l’alerte et posé les bases de cet engouement pour déboucher ensuite sur la création du collectif, qu’elles ont souvent rejoint par la suite. Voici un portrait des premières heures de l’opposition et de l’implication individuelle de ces associations.
Les principales associations concernées
Les premières contestations
Réaction à l’autorisation d’extraction
Les principales associations concernées
-
Sauvegarde du Trégor. C’est une réunion de 11 associations dont l’objet est, d’après ses statuts, « la défense des sites et du patrimoine naturel et culturel et la préservation du cadre de vie des habitants du Trégor », le Trégor étant un pays de la Bretagne du Nord à cheval entre le Finistère et les Côtes d’Armor. Elle existe depuis 1976. Ses modes d’action sont l’information, l’alerte, et l’action juridique. Elle s’attache également à proposer des alternatives aux pratiques qui menacent l’environnement, notamment aux pratiques agricoles intensives. Ce n’est pas sa première confrontation avec la CAN : on peut notamment penser au projet d’extraction en baie de Morlaix [1]
-
Force 5, association agréée Protection de l’environnement par la préfecture du Finistère depuis 2003.[2] Elle avait échoué à faire cesser l’extraction en baie de Morlaix [3].
-
La Ligue pour la Protection des Oiseaux est une association française fondée en 1912 qui œuvre pour la protection des écosystèmes dans lesquels interviennent les oiseaux, notamment en créant des réserves. Elle a un rayonnement national, mais la station d’Ile Grande, voisine de Lannion, est la plus ancienne[4].
-
Le Comité des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Bretagne, est un syndicat de pêcheurs dépendant d’un comité national reconnu depuis 1992, et en particuliers des comités départementaux du Finistère et des Côtes d’Armor[5]. En 2015, l’activité représente 47 bateaux sur la baie, 103 emplois directs et 413 emplois indirects [6].
-
Le Centre d’Activités de Plongée de Trébeurden [7]. Le recouvrement du fond marin et le bruit associé à l’exploitation nuirait à son activité [8].
- L’Association Trébeurdinaise des Pêcheurs Plaisanciers [9]. Comme le comité des pêches, les responsables craignent que l’exploitation fasse disparaitre certaines espèces de poisson de la zone, comme le lançon, mettant alors en péril leur activité [8].
Les premières contestations
Les pêcheurs ont réagi dès décembre 2009 à l’annonce de la CAN de sa demande de titre minier en exprimant leur opposition au projet. [10]
En janvier 2010, les comités des pêches de Morlaix et Paimpol rendent une étude halieutique sollicitée par la CAN dans laquelle ils s’opposent au projet, qui nuirait de manière déterminante aux populations de bars, soles, lottes et lançons et porterait préjudice à la pêche locale, dont l’activité représente 19 bateaux et 41 pêcheurs sur la seule commune de Lannion-Paimpol [15].
Le 8 octobre 2010, le Comité Local des Pêches de Lannion-Paimpol organise une réunion d’information à Trébeurden pour présenter le résultat de leur étude d’impact sur la ressource halieutique et insister sur l’inquiétude concernant les populations de lançon [11]. Dans la foulée, Sauvegarde du Trégor organise la première réunion publique à Lannion avec les riverains pour faire entendre leurs arguments contre le projet. [10].
La formation de peuple des Dunes en janvier 2012 fédère l’action des différentes associations opposées au projet [10].
Réaction à l’autorisation d’extraction
L’autorisation d’extraction est annoncée dès avril 2015, ce qui réveille les contestations individuelles des associations, d’autant que Peuple des Dunes se retrouve désuni à la fin de l’année.
Le 25 avril, le comité départemental des pêches réunit une assemblée générale de 3500 personnes de 28 associations au Val-André [12].
De même, les pêcheurs organisent une manifestation à Locquemeau le 31 juillet [13].
Le 16 novembre 2015, les six associations Sauvegarde du Trégor, Force 5, Plestin Environnement, Sémaphore, Tréduder Nature Patrimoine et Dour ha Douar attaquent en justice le décret de septembre, dénonçant une insuffisance de l’état des lieux requis avant l’extraction (elles demandent de suivre un protocole Ifremer sur 3 ans) et l’accumulation des sites d’exploitation (l’extraction étant déjà en cours en baie de Morlaix). C’est une action indépendante du collectif Peuple des Dunes, qui n’a pas réussi à se coordonner [14].
(1) coordinationvertetbleue.blogspot.fr, Coordination Verte et Bleue – Sauvegarde du Trégor, consulté le 20 mai 2016
(2) force5association.fr, Force 5 Association – Accueil, rédigé en novembre 2015, consulté le 20 mai 2016
(3) Les extractions de sable continuent aux Duons, Ouest-France (30 septembre 2013).
(4) lpo.fr, Qui sommes-nous?, rédigé en octobre 2010, mis à jour en mars 2016, consulté le 20 mai 2016
(5) bretagne-peches.org, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Bretagne, consulté le 20 mai 2016
(6) LE ROUX Jean-Luc, Sable, à l’attaque contre le décret, Le Télégramme (Bretagne). (17 septembre 2015)
(7) plongeecap.com, CAP Trebeurden (Centre Activités Plongée), consulté le 27 mai 2016
(8) Extraction de sable. L’autorisation suscite l’incompréhension. Ouest-France, (16 avril 2015)
(9) atpp-trebeurden.com, Association Trébeurdinaise des Pêcheurs Plaisanciers – Accueil, consulté le 27 mai 2016
(10) Un dossier ensablé pendant 5 ans. Ouest-France, 16 avril 2015
(11) Sable coquillier. Un poisson au cœur du débat. Le Télégramme (Bretagne), (8 octobre 2010).
(12) HÉRAULT Hélène, Éoliennes. Les bateaux pourront-ils traverser le champ ? Le Penthièvre, (22 avril 2015)
(13) Extraction. Les pêcheurs se rassemblent à Locquémeau. Ouest-France, (31 juillet 2015)
(14) FROISSART Alix, Extraction de sable. Une nouvelle requête devant le Conseil d’État. Le Télégramme (Bretagne), (21 novembre 2015).
(15) eco-bretons.info, Un mauvais coup pour la pêche, consulté le 29 mai 2015.