Les activités de la CAN
Le projet d’extraction en baie de Lannion

Les activités de la CAN

La CAN, Compagnie Armoricaine de Navigation, est une filiale du groupe Roullier, existant sous ce nom depuis 1960. Elle est spécialisée dans l’extraction de granulats, notamment d’amendements calcaires (utilisés dans l’agriculture pour l’amendement des sols) et de sables siliceux (utilisés dans le BTP). Elle possèdent deux navires sabliers, des dragues à élinde traînante, qui sont utilisés pour l’extraction en mer [1][2]. La CAN représente près de 200 emplois sur son site de Pontrieux [3]. Au sein de la CAN, les extractions de sable sont gérées par un responsable environnement et foncier.

Aujourd’hui, la CAN exploite deux gisements de sable coquillier en Bretagne, l’un en baie de Morlaix autorisé jusqu’en 2035 et l’autre en baie de Saint-Brieuc (concession de la Horaine, autorisée par le décret du 25 mai 2010) autorisé jusqu’en 2036 [2]. Depuis l’interdiction du maërl en 2013, la CAN ne produit plus assez avec ces deux seuls gisements (175 000 m3 par an à eux deux) pour répondre aux besoins de la filière agricole et a donc entrepris d’ouvrir un nouveau site d’exploitation sur la dune « Trezen ar Gorjegou » (ou dune du crapaud) en baie de Lannion [4]. À noter que l’on ne parle de gisement que pour un site dont l’exploitation a été validée par des études et des autorisations.

Les arrêtés préfectoraux autorisant l’extraction en baie de Lannion ont été obtenus début décembre 2015 [5].

Le projet d’extraction en baie de Lannion

Il est motivé par la volonté de remplacer les gisements qui sont venus à échéance en 2013 suite à l’interdiction d’exploiter le maërl et de continuer à satisfaire la demande en sable, notamment celle de la filière agricole [2].

Le sable extrait sera utilisé  pour l’amendement des terres agricoles, sous forme d’un épandage direct sur les cultures, en substitution des engrais. Il s’agit d’un sable calcaire, dit « coquillier », qui contrairement aux sables siliceux ne trouve pas d’utilisation dans le milieu du BTP [2].

La demande porte sur une zone de 4 km², soit 2,5% de la surface de la baie  [6], et il a finalement été décidé que l’exploitation annuelle se restreindrait à des zones de 1,5 km² [7]. La zone est située à environ 5 km des côtes et à une profondeur d’un peu moins de 35 mètres [2].

Fin 2009, la demande en volume de l’extraction s’élevait à 400 000 m3/an pendant 20 ans [6]. Suite à la mobilisation à l’encontre du projet, l’autorisation finale prévoit l’extraction de 50 000 m3 la première année, 100 000 la deuxième, 150 000 les troisième et quatrième, et 250 000 m3/an la cinquième année et pendant les 10 années suivantes, soit 3 100 000 m3 de sable au total extraits sur 15 ans. De plus, l’extraction ne sera pas autorisée durant la période estivale, de mai à août. Le volume de sable de la dune est estimé à 186 millions de mètres cubes [2] [5].

Une extraction de  50 000 m3 représente 50 visites d’environ deux heures des navires sabliers sur la zone. Le sable est récupéré grâce à un tuyau terminé par une tête d’élingue, l’eau aspirée étant évacuée pendant que le sable se dépose dans les cales [2].

dragueuse

Schéma d’un navire de dragage de sable.

La CAN a ainsi obtenu l’autorisation d’exploiter le sable en baie de Lannion, mais au préalable elle a dû fournir un « état de référence », puis se réunir chaque année en commission de suivi en avril avec notamment les associations environnementales, ce qui est spécifique à cette exploitation. Cela rajoute un délai qui a repoussé le début de l’extraction au printemps 2016 [2].

>> Page suivante

(1) roullier.com, Roullier, un savoir-faire maritime, consulté le 29 mai 2016.

(2) Entretien téléphonique réalisé avec un représentant de la CAN le 15 janvier 2016.

(3) À Lannion, l’extraction fait des vagues. Ouest-France, (16 février 2012).

(4)Lannion. L’extraction de sable fait des vagues. Ouest-France Entreprise, (19 janvier 2015).

(5)Extraction de sable en baie de Lannion. Les arrêtés préfectoraux signés. Le Télégramme (Bretagne), (4 décembre 2015).

(6)Un dossier ensablé pendant 5 ans. Ouest-France, (16 avril 2015).

(7) VIDELAINE Jean-Luc (Préfet des Côtes-d’Armor), LAMBERT Pierre (Préfet du Finistère), Extraction de sable coquillier – concession dite de la « Pointe d’Armor » – Arrêté interpréfectoral portant création de la CSIC. (1er décembre 2015).

(8) Wikihydro.developpement-durable.gouv.fr, Extraction du sable marin : menace pour nos rivages, consulté le 6 juin 2016