L’un des principaux reproches faits aux étiquetages nutritionnels qui sont utilisés actuellement est le manque d’informations fournis par ces étiquetages. Cela est notamment lié à la définition d’une bonne alimentation d’un acteur, étant donné qu’un étiquetage nutritionnel est mis en place pour altérer le comportement d’achat de biens alimentaires. Par conséquent, lorsque des acteurs critiquent le Nutri-Score par exemple, il faut s’intéresser à leur définition d’une bonne alimentation.
Le Nutri-Score
La mise en place du Nutri-Score convient à un certain nombre d’acteurs, tels que les ministères de l’Agriculture ou des Solidarités et de la Santé [53] ou encore UFC – Que Choisir [60], comme cet étiquetage fournit une note correspondant à la quantité de nutriments dans le produit étiqueté. Etant donné qu’améliorer l’alimentation pour ces acteurs qui soutiennent le Nutri-Score est d’avoir une alimentation plus équilibrée, cet étiquetage permet de savoir si l’on consomme une trop grande quantité de nutriments comme le sel.
En revanche, il y a des acteurs qui pensent qu’une alimentation saine est une alimentation équilibrée et qui pourtant ont des réserves vis-à-vis du Nutri-Score. Ceux qui considèrent que donner une note à un aliment n’est pas pertinent font partie de ceux-ci. C’est le cas de l’ANIA qui, en Septembre 2017, publie un rapport dans lequel ils s’opposent au Nutri-Score. En effet, ils défendent le fait qu’une alimentation équilibrée ne signifie pas forcément ne manger que du A ou du B, il est possible de manger tous types d’aliments si on les consomme en quantités adaptées [9]. Il est en effet inscrit sur le site mangerbouger.fr [52] qu’il n’existe « ni aliment interdit, ni aliment miracle », c’est pourquoi elle préfère des étiquetages portant des informations objectives sur les aliments.
En plus de cela, des experts comme le médecin nutritionniste Patrick Serog avertissent que certaines personnes pourraient être tentés de ne consommer que des aliments possédant une bonne note et souffrir de carences ou des problèmes gastriques (seuls 7% de la viande, oeufs et poissons possèdent une note vert foncée par exemple) [15].
Le Nutri-Score fournit une note à un aliment mais certains acteurs condamnent le fait que le Nutri-Score ne prenne pas en compte certains aspect du produit comme le caractère ultra-transformé ou encore la composition en additifs comme le nitrite de sodium. Le père du Nutri-Score, Serge Hercberg, a défendu son étiquetage nutritionnel en disant qu’il était destiné à évoluer et qu’il serait tout à fait possible qu’il prenne en compte ces aspects à l’avenir.
Le NutriCouleurs
Le NutriCouleurs, étiquetage adopté par une partie des industriels agro-alimentaires, notamment cinq des plus importants car il permet de caractériser la teneur en chacun des nutriments (au lieu d’avoir une seule note pour le produits, on en a quatre, une pour chaque nutriment). Le premier manque d’informations lié à cet étiquetage nutritionnel est le fait que cet étiquetage se base sur une portion et non sur 100g. Ainsi, certaines personnes, tels que l’ONG FoodWatch, disent que le NutriCouleurs permet aux industriels d’obtenir des notes différentes de si l’étiquetage se basait sur 100g [18].
En plus de cela, il est reporté au NutriCouleurs de permettre à certains aliments d’avoir des notes vertes sur certains nutriments (par exemple si un aliment n’a qu’un excès de sucres et pas d’autres excès de nutriments) et donc de donner l’impression aux consommateurs que l’aliment n’est pas si mauvais pour l’équilibre alimentaire alors que l’excès de sucres est tellement important que le produit aurait eu une note de E au Nutri-Score, comme nous l’a confié le Professeur Serge Hercberg.
L’utilisation du NutriCouleurs est également reprochée aux industriels qui l’adoptent étant donné que suite à une enquête commandée par le ministère des Solidarités et de la Santé, le Nutri-Score a été désigné comme l’étiquetage nutritionnel qui modifie le plus le comportement alimentaire des consommateurs en faveur d’un régime équilibré.
L’absence de l’origine du produit
Parmi les deux étiquetages alimentaires simplifiés présent actuellement dans nos rayons, aucun d’entre eux ne prend en compte le caractère social ou environnemental lié à la fabrication du produit. Ainsi, un aliment issu du commerce équitable aura la même note qu’un aliment possédant les mêmes qualités nutritionnelles qui lui ne l’est pas. Dans ce cas, nous ne sommes plus dans l’idée d’un étiquetage nutritionnel mais d’un étiquetage alimentaire. Bien que ces aspects ne soient pas présents dans le cahier des charges mis en place par le ministère des Solidarités et de la Santé, le professeur Serge Hercberg a évoqué l’idée d’une évolution possible du Nutri-Score dans ce domaine.
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