Le rôle de l’étiquetage nutritionnel simplifié contesté

Une enquête qui juge l’efficacité des étiquetages nutritionnels simplifiés

Afin de choisir quel étiquetage nutritionnel privilégier, le ministère des Solidarités et de la Santé a commandité une enquête. Cette enquête consiste en la mise en place des quatre étiquetages nutritionnels dans 60 magasins en France pendant une durée de 10 semaines minimum et ce dans quatre rayons différents (traiteur frais, viennoiserie industrielle, pains et pâtisseries industriels, plats cuisinés en conserve).

Les conclusions de cette étude consiste à dire que l’étiquetage nutritionnel simplifié améliore le comportement alimentaire des consommateurs, c’est-à-dire qu’ils ont abaissé le score FSA-NPS (il s’agit d’un score établi par la Food Standards Agency et qui, pour 100g d’un aliment, délivre une quantité de points liée à sa teneur en calories, en sucres simples, en acides gras saturés et en sodium, ainsi qu’à sa teneur en fibres, en protéines et son pourcentage de fruits et légumes) [55]. L’étiquetage nutritionnel qui a le plus abaissé le score FSA-NPS (ce qui est censé signifier une meilleure qualité nutritionnelle des aliments consommés) est le Nutri-Score (-0,267 points), suivi de près par le NutriCouleurs (-0,233 points). L’avantage du Nutri-Score est d’ailleurs d’autant plus net pour les consommateurs qui achètent les produits les moins chers. Pour ce qui est de l’étude qualitative, le Nutri-Score est le mieux compris par les consommateurs alors que le NutriCouleurs est peu compris (seuls 29% des consommateurs sondés ont réussi à classer, en terme de qualité nutritionnelle, trois produits dans le bon ordre contre 92,4% avec le Nutri-Score).

Une remise en cause de l’impact des étiquetages nutritionnels simplifiés

Néanmoins, cette étude a été contestée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) parce que selon eux la mise en place des étiquetages nutritionnels simplifiés ne permet pas de tirer de conclusions quant à son effet sur la santé. En effet, selon l’ANSES [48], l’efficacité d’un étiquetage nutritionnel est « sa capacité à réduire l’incidence de pathologies dans l’ensemble de la population par l’intermédiaire de ses effets sur les choix alimentaires ». Ainsi, l’enquête est peu concluante selon l’ANSES pour deux raisons:

  • les différents étiquetages « intègrent sans distinction et de façon imprécise les besoins spécifiques des différents groupes de population » ainsi ils ne permettent pas d’étudier l’incidence de pathologies qui sont propres à chaque groupe de population.
  • il n’existe que peu de travaux relatifs à l’impact de systèmes d’étiquetage sur la santé et présentent des résultats contrastés.

Pour l’ANSES, un sytème d’étiquetage nutritionnel simplifié n’est donc qu’un accompagnement aux mesures d’information, d’encadrement et d’éducation vis-à-vis d’une alimentation saine (dans le sens où elle limite les pathologies liées à l’alimentation).