Non-unicité d’un étiquetage alimentaire

Des industriels agroalimentaires partagés

Le gouvernement français a décidé de conseiller un étiquetage nutritionnel en particulier avec le Nutri-Score. En effet, il est impossible pour lui d’en imposer un à cause d’une loi européenne. Étant donné que les industriels agro-alimentaires ne sont pas obligés d’apposer le Nutri-Score, plusieurs cas de figure voient le jour:

  • Des industriels comme Fleury-Michon acceptent de mettre en place le Nutri-Score. En effet selon Pauline Huet, chef de projet nutrition chez Fleury-Michon, l’entreprise n’a pas choisi le Nutri-Score. Lorsque les différents systèmes ont commencé à être testés, il a été directement décidé que l’entreprise suivrait le système choisi par l’opinion publique. Par ailleurs il faut aussi être pragmatique, utiliser plusieurs systèmes perdrait le consommateur.

Quel que soit le système choisi, et donc soutenu par les associations de consommateurs et par le Ministère de la Santé, c’est vers ce système que nous nous orienterons

-Pauline Huet, chef de projet nutrition chez Fleury Michon

  • D’autres refusent simplement de l’apposer sur leurs produits, cela peut être expliqué par le fait de ne pas vouloir une dégradation de leur image s’ils ont une étiquette rouge sur leurs produits [20].
  • Finalement, des industriels préfèrent utiliser un étiquetage nutritionnel simplifié qui leur sied plus. C’est le cas notamment des six plus gros industriels agro-alimentaires que sont Mars, PepsiCo, Coca-Cola, Unilever, Mondelez et Nestlé qui préfèrent le NutriCouleurs au Nutri-Score.

Le fait qu’il n’y ait pas un unique étiquetage nutritionnel simplifié nuit à l’efficacité de ceux qui sont présents dans les rayons. En effet, l’intérêt d’un tel procédé est d’informer au mieux sur la qualité nutritionnelle d’un produit afin de changer les habitudes alimentaires. Néanmoins, le consommateur est informé au mieux lorsqu’il est capable de comparer les produits entre eux, ce qui est impossible donc si le Nutri-Score n’est présent que sur un nombre restreint de produits. C’est ce que défend notamment l’ONG FoodWatch [10].

Le choix de certains industriels critiqué

Le fait que certaines entreprises refusent d’utiliser le Nutri-Score a fait naître une réaction de la part de certains experts et consommateurs. Ceux-ci défendent l’idée que ces entreprises essaient de faire avorter le projet de transparence vis-à-vis de la qualité nutritionnelle du produit qu’est le Nutri-Score. Ils s’en sont notamment pris au « Big Six » a travers une pétition, relayée par UFC – Que Choisir, qui a récolté plus de 27000 signatures dans laquelle ils condamnaient l’adoption du NutriCouleurs [61].

Depuis Mars 2018, Mars s’est retiré du « Big Six » en decidant de ne plus adopter le NutriCouleurs [5]. Cette initiative a été félicitée par l’ONG FoodWatch qui considère cet étiquetage nutritionnel comme « une approche fantaisiste par portion peu crédible ».

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Le manque d’informations