Le principe de l’étiquetage nutritionnel simplifié
En simplifiant les étiquetages alimentaires et en les rendant plus attractifs visuellement, plus de consommateurs pourraient les utiliser et avoir une meilleure compréhension de la valeur nutritive du produit. Plusieurs stratégies sont employées pour augmenter la clarté des étiquetages alimentaires :
- réduire la quantité d’informations. Des informations sur les teneurs en nutriments présents dans le produit se voulant exhaustives, bien que nécessaires pour avoir une juste idée de la valeur nutritive du produit, peuvent désintéresser le consommateur. En réduisant le nombre d’éléments présents dans l’étiquetage, ou en combinant ces éléments pour en faire un unique, comme le fait le Nutri-Score qui calcule un score à partir du tableau nutritionnel, on cherche à rendre la lecture de l’étiquette plus simple.
- utiliser des moyens visuels pour augmenter l’attractivité de l’étiquetage. Pour rompre avec la neutralité du tableau d’étiquetage alimentaire, les étiquetages simplifiés utilisent des couleurs et des formes pour attirer l’attention du consommateur et apporter une interprétation de la qualité nutritive de l’aliment. Par exemple, un système d’étiquetage alimentaire utilisé en Angleterre, le Traffic Light, juge la valeur nutritionnelle d’un aliment par des couleurs, le vert ayant une connotation positive et le rouge une connotation négative en passant par du jaune et du orange.
L’étiquetage alimentaire simplifié ne vient pas remplacer le tableau d’étiquetage alimentaire, mais vient en apporter un jugement selon ses propres critères. Ces critères sont sujets à débat : comment représenter la qualité nutritionnelle d’un aliment avec un unique score ?
La définition d’un bon étiquetage nutritionnel simplifié
L’objectif premier d’un étiquetage nutritionnel simplifié est d’améliorer au mieux l’alimentation des consommateurs, c’est-à-dire qu’ils aient une alimentation plus saine. Ainsi, le sens donné à l’efficacité d’un étiquetage simplifié dépend de la définition d’une alimentation saine et donc de la personne qui juge l’étiquetage.
Un étiquetage qui donne une note à un produit en synthétisant les quantités en nutriments comme le Nutri-Score peut convenir au ministère des Solidarités et de la Santé mais il ne conviendra pas au Dr Anthony Fardet qui met davantage l’accent sur l’impact de l’ultra-transformation [2].
Les produits consommés au quotidien doivent être notés A ou B sinon ils ne s’intègrent pas dans une alimentation équilibrée.
– Pauline Huet, chef de projet nutrition de Fleury Michon
Un objectif secondaire de l’étiquetage nutritionnel simplifié est l’incitation des industriels de modifier la composition de leurs aliments. Le Nutri-Score, par exemple, a accompli cet objectif étant donné que Fleury-Michon, ayant accepté d’adopter ce système d’étiquetage, nous a dévoilé que le Nutri-Score les pousse à diminuer la quantité de certains nutriments (comme le sel) davantage qu’avant de l’utiliser.
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