La création d'emploi en Athabasca

 

 

 

Une création d’emplois importante en Alberta

 

 

L’explosion de l’industrie du pétrole non conventionnel s’est naturellement accompagnée d’une création d’emplois importante, dans une région où il n’y avait pas beaucoup de population. L’Alberta s’est donc trouvée confrontée à une situation de manque de main d’œuvre.

 

Un rapport du CAPP (Canadian Association of Petroleum Producers) avoue : “Il est critiquable d’assurer qu’il y a une main d’oeuvre suffisante qualifiée dans les différents domaines techniques et commerciaux pour assurer la construction et le maintien de fonctionnement des infrastructures productrices de pétrole à partir des sables bitumineux. Seule une forte croissance économique peut compenser les facteurs qui rendent difficile l’attraction des travailleurs en Alberta, à Fort McMurray en particulier.

 

Extrait du journal "Edmonton Journal"

Les graphes proposés sont issus de Canadian Energy Research Institute.

 

 

 

Il faut aussi savoir que la création d’emploi ne se limite pas aux emplois liés directement à l’industrie pétrolière.

 

Le manque inquiétant de main d’œuvre

 

Cette création exceptionnelle d’emploi est considérée par certains comme une opportunité, par d’autres comme un frein au développement de l’exploitation pétrolière car nous sommes précisément dans une région peu peuplée. « Nous ne manquons pas seulement de personnes qualifiées, nous manquons simplement de population en Alberta », a déclaré Sam Shaw, président de l’Alberta Institute of Technology.

 

L’anecdote suivante est une preuve de la pénurie de main d’œuvre qui touche l’Alberta. La Raydan Manufacturing fabriquait des suspensions pour les trucks. Mais le développement de l’exploitation minière lui imposait d’accroître les capacités de son entreprise. Hors contexte, une telle situation semblerait être une bonne conjoncture pour l’entreprise, mais c’est sans compter la difficulté à trouver de la main d’œuvre. En mars 2006, la Raydan Manufacturing a été obligé d’abandonner le business. « Nous en avions marre de nous battre avec les projets géants comme Syncrude pour la main d’œuvre », explique l’ancien directeur.

En effet, les grands projets pétroliers monopolisent la main d’œuvre de la région. Un Burger King de la région a subi le même sort que Raydan Manufacturing, obligé de fermer ses portes pour manque de personnel.

Et la Canadian Federation of Independant Business rapporte que plus de 80% des petites affaires ont du mal à trouver les employés et emploient des personnes sous-qualifiées.

 

Conséquence mais aussi origine de ce phénomène : le prix élevé de l’immobilier en Alberta. A Fort McMurray, il a quadruplé ces vingt dernières années. Par ailleurs, les exploitations sont souvent situées assez loin des villes et les entreprises ont créé pour certaines des sortes de camps où elles peuvent accueillir les travailleurs. La plupart des ces camps sont équipés de banques, de services médicaux, de garderies…

 

Comment pallier cette pénurie de main d’œuvre ?

 

Pour faire face à cette situation, certaines compagnies pétrolières ont recours à des mesures extrêmes. Ainsi, Canadian Natural Resources Ltd.(METTRE LIEN) a construit sa propre ligne aérienne pour transporter les ouvriers. CNRL souhaite aussi employer des Chinois, du nord-est de la Chine mais cette solution est très controversées et CNRL ne souhaite pas se prononcer dessus (ils disent ne pas avoir de temps pour répondre à une interview sur ce sujet).

 

Quoiqu’il en soit les premières mesures prises sont :

  • employer la population aborigène, mais cela avait déjà commencé pour d’autres raisons (voir la partie sur la population aborigène faire lien)
  • employer des travailleurs étrangers saisonniers.

 

Cependant, le gouvernement provincial ne pense pas que les travailleurs étrangers soient la solution au problème. Il y en a encore très peu d’ailleurs. Diane Farkouh (Communications, Survey & Information Coordinator Regional Issues Working Group METTRE LIEN) dans son interview nous a dit qu’il n’y avait pas de travailleurs saisonniers mais des travailleurs qui venaient pour un projet et quittait l’emploi uniquement à la fin du projet. Selon le président de l’Alberta Federation of Labour, le gouvernement provincial devrait plus intervenir et la situation actuelle est le résultat d’une approche irrationnelle des projets géants. D’autre part, on devra employer en priorité des Canadiens et ce n’est que si aucun Canadien ne peut occuper la place que l’on pourra faire appel aux travailleurs étrangers.

 

Y a-t-il réellement une pénurie de main d’œuvre ?

 

Un grand nombre d’articles et plusieurs personnes que nous avons interrogées nous ont fait part de ce problème chronique en Alberta. Mais tous ne sont pas du même avis. Ainsi le Labour Movement soutient une opinion assez différente.

Eux sont convaincu qu’il y a une main d’œuvre amplement suffisante au Canada, pour preuve les personnes au chômage. Mais les conditions de travail proposées par les compagnies pétrolières sont trop mauvaises et ils refusent de les accepter. Ce mouvement souligne aussi que si les Canadiens ne sont pas habilités aux métiers requis, il suffit de les y former. Il encourage donc le gouvernement à promouvoir l’éducation et la formation.

Labour movement affirme aussi que les travailleurs étrangers saisonniers ne disposent pas des mêmes droits que les travailleurs canadiens et sont dès lors en position vulnérable. Il s’oppose donc au programme concernant les travailleurs étrangers saisonniers lancé par le gouvernement.