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L'air affecté |
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L'expansion rapide de l'exploitation des huiles lourdes augmente les émission polluantes dans l'atmosphère. Selon l'organisme Pollution Watch, les compagnies ont émis dans l'atmosphère un milliard de kilogrammes de polluants. Ceci a placé l'Alberta en première position parmi les provinces grandes émétrices de polluants au Canada. (24) Les Criteria Air Contaminants (CACs) sont les polluants les plus émis en Athabasca. Ils sont définis comme « des polluants atmosphériques qui affectent notre santé et contribuent de manière significative à la pollution atmosphérique ». Ils incluent des gaz comme les oxydes d'azote, le dioxydes de sulfure, des volatils organiques et les particules lourdes. (25) L'industrie des huiles lourdes a réduit le volume des polluants émis par baril de pétrole produit. Malgré ces efforts de recherche et d'investissements, les émissions demeurent supérieures à celles dues aux techniques d'extraction conventionnelle (présentes dans de nombreux autres pays du monde). Ce phénomène est dû principalement à la multiplicité (de l'extraction à la transformation) et à la complexité des opérations pour obtenir du pétrole à partir des huiles lourdes. En 2003, les installations de Syncrude et Suncor étaient les premières émettrices de polluants CACs en Alberta. (26) Parallèlement, elles sont arrivées respectivement au cinquième et onzième rang des installations les plus polluantes au Canada. La croissance anticipée de la pollution de l'air au Canada due aux huiles lourdes permet à certains écologistes d'affirmer que l'Alberta restera encore longtemps à la première place des provinces polluantes au Canada pour des dizaines d'années.
Les impacts de la pollution de l'air grandissante : Depuis que la production et la commercialisation des huiles lourdes a commencé au Canada, les habitants de Fort McMurray et des autres villes alentoures ont exprimé leurs inquiétudes en ce qui concerne les toxines et les acides notamment. Extraire et upgrader les huiles lourdes en pétrole synthétique demande de brûler des énergies fossiles et par conséquent d'émettre des quantités significatives de polluants.
Les tendances futures pour la pollution de l'air : Lorsque les bilans énergétiques sont menés pour évaluer les impacts d'un projet soumis aux autorités, des modélisations scientifiques sont menées. Assistés par des ordinateurs puissants, les scientifiques utilisent des modèles de dispersion de l'air pour tenter de décrire les futures concentrations de polluants dans l'air. Des modèles sont également utilisés au cours de la montée en puissance des installations. Certaines de ces études montrent déjà que des seuils légaux de Nox et de SO2 seront dépassés dans les années à venir. (27) De nouveaux projets vont aggraver la situation, notamment en ce qui concerne l'émission des particules dont la taille est inférieure à 2,5 microns. Ces particules sont jugées particulièrement néfastes à la santé humaine et plus généralement au vivant. En réponse à ces inquiétudes sur la santé humaine les gouvernements provinciaux et nationaux ont établi des normes sous le nom de « Canada Wide Standard » pour ces particules. Leur concentration dans l'atmosphère devra être limitée à 30 microgrammes par mètre cube. Cette norme sera effective en 2010. (28)
Cette norme reflète un compromis de la part du gouvernement entre la santé humaine et l'activité économique. Des études ayant en effet montré que des problèmes de santé peuvent apparaître bien en dessous des normes édictées par le gouvernement à travers la Canada Wide Standard ( 15 microgrammes et peut-être moins encore ). (29) Le gouvernement a reconnu que la norme de 30µg/mettre cube était inadéquate et a créé une structure de travail dénommée l'Alberta Particulate Matter and Ozone Management Framework sur ce problème. (30) Ce groupe de travail a été prévu pour prévenir la dégradation de la qualité de l'air dans les zones ou la qualité de l'air respecte les niveaux du Canada Wide Standard. Selon les modèles de calcul, toutes les régions de l'Athabasca respecteront les niveaux imposés. Certains écologistes remettent par conséquent en cause la pertinence de ces niveaux jugés trop élevés. Des niveaux de l'ordre de 20µg/mettre cube leur sembleraient plus appropriés. (31) (32)
Les pluies acides : Par des mesures sur les terrains, les scientifiques peuvent mesurer à quel point les terrains peuvent supporter les pluies acides avant que leurs propriétés ne changent. Les altérations peuvent se faire sentir sur les plantes, les arbres et peuvent changer l'écosystème. Les points d'eau sont particulièrement exposés. Une étude de 2004 a montré que 25 lacs de la régions ont été affecté par les pluies acides issues de l'exploitation des huiles lourdes. Toutefois, cette étude n'a porté que sur 6% des lacs de la région et peut par conséquent être imprécise. (33) Conclusion : Dans un effort actif de prévention des risques environnementaux pour l'écosystème local, le gouvernement d'Alberta a mis en place un groupe de travail étudiant plus finement l'importance de la qualité de l'air (le Cumulative Environmental Management Association METTRE LIEN). Cependant, le succès de nouvelles mesures dépend de la volonté du gouvernement à fournir les moyens techniques, humains et financiers à ces futurs engagements. |
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