Le pendant de l’argument du meilleur rendement de la capitalisation est que l’excès des taux d’intérêt par rapport à la croissance économique reflète une prise de risque. Ceci fournit un argument d’ordre moral aux acteurs identifiés comme de gauche ou d’extrême gauche, qui s’opposent à la capitalisation. C’est notamment le cas des syndicats.
En effet, dans un régime géré par capitalisation, les retraites des actifs, qu’elles soient individuelles ou collectives, sont placées sur des marchés financiers. Cela signifie que les retraités sont exposés à des risques financiers importants. Il peut s’agir d’une crise financière ou bien, pour reprendre l’exemple de la France en 1945, d’une guerre. La capitalisation est donc certes un système plus performant en moyenne, mais il peut exposer les retraités à un choc économique brutal.
Les acteurs qui sont en faveur de la répartition, et en particulier ceux de sensibilité de gauche, notamment les syndicats, estiment qu’il n’est pas possible de courir un tel risque en mettant en jeu le niveau de vie des retraités. Cet argument moral joue un rôle d’autant plus important dans la controverse que les récentes évolutions des marchés financiers ont montré d’importants chocs ces dernières années. En plus d’appuyer la position de ceux qui défendent cet argument d’opposition morale au risque, ces événements rendent l’introduction de la capitalisation politiquement difficile dans le contexte actuel.
Les opposants à la capitalisation ont en outre un deuxième argument : voir la page Passer de la répartition à la capitalisation : une transition impossible ?