Description scientifique d’Amflora

Présentation

Une pomme de terre contient naturellement deux types d’amidons : l’amylose à 25% et l’amylopectine à 75%.

Amflora est une pomme de terre génétiquement modifiée qui a été développée par Basf, dont l’appellation technique est «Amylopectine Potatoe EH92-527-1 ». La principale particularité de cette pomme de terre par rapport à un tubercule naturel est son taux très élevé d’amylopectine, voisin de 98%. La seule pomme terre possédant un taux similaire d’amylopectine, nommée « Eliane » est sans OGM. Elle est développée par AVEBE, un concurrent de BASF, mais présente de mauvaises performances agronomiques.

Dans un domaine de cultures plus étendu, on peut remarquer le maïs « Waxy » dont la teneur en amylopectine est cette fois-ci de 100% mais de moins bonne qualité : il est moins pur, moins blanc, moins visqueux. La pomme de terre a donc, par ses caractéristiques techniques, un intérêt certain pour la production d’amylopectine.

Différents types d'amylopectine, Crédit : BASF

Élaboration d’Amflora

Amflora a été développée à la fin des années 80 en utilisant la méthode dite du « gène marqueur ». Celle-ci consiste à associer au gène que l’on souhaite intégrer à l’ADN de la plante – dans notre cas le gène concernant la production d’amylopectine- un autre gène qui confère à la plante une résistance aux antibiotiques. Ce dernier permet de sélectionner les cellules souches qui ont effectivement intégré le gène voulu dans leur patrimoine génétique : il suffit d’exposer ces cellules à ou aux antibiotiques concernés pour que ne subsidient que les cellules recherchées.

Dans le cadre d’Amflora, le gène marqueur est le NPII. Il permet au tubercule de développer une résistance à deux antibiotiques : le premier est utilisé pour soigner la tuberculose tandis que le second est utilisé dans certaines pommades et traitements de l’épiderme.

C’est l’utilisation de ce gène marqueur qui fait d’Amflora une pomme de terre controversée. Les questions qui divisent les experts et les organismes décisionnels sont principalement : existe-t-il un risque de diffusion de ce gène vers l’environnement ? Quel danger représente effectivement une telle décision ?

Conclusion

Le principal handicap de la pomme de terre Amflora pour son autorisation et pour son acceptation par la société est la présence du gène NPII. Il amène des groupes d’experts de l’Europe entière à débattre et à discuter des potentiels dangers de la pomme terre. Et nous conduit à analyser en profondeur l’intérêt économique et écologique de ce tubercule vis-à-vis des risques et dangers qu’il renferme.

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