Ces facteurs différencient la manière dont chaque organisme réagit à une certaine alimentation. Les mécanismes tels que la digestion peuvent être plus ou moins efficaces, et il semble nécessaire de proposer un suivi spécialisé pour les personnes atteintes de troubles d’ordre génétique.

Constats

Des différences d’un point de vue génétique peuvent se traduire par des problèmes hormonaux, comme par exemple pour la leptine. Chez près de 5% des obèses, la leptine, hormone responsable de la sensation de satiété, est inefficace ou inexistante, comme le soulignent F.Rohner-Jeanrenaud, I.Cusin, et B.Jeanrenaud dans « L’obésité, un problème neurohormonal ». De même, le rôle des perturbateurs endocriniens est occulté par le PNNS, et le fait qu’ils rendent inégaux les individus devant cette maladie.

La présence de certains gènes peut également influencer directement la prédisposition d’un individu à devenir obèse. Des études publiées dans l’article, « L’obésité dans les gènes » de la revue « Pour la Science », n°421, par David Meyre et Philippe Froguel, ont montré que la présence du gène FTO augmenterait de 30% le risque de devenir obèse, et de 70% pour deux gènes présents.

Le facteur héréditaire doit aussi être pris en compte. On remarque en effet que chez les jumeaux, l’héritabilité (degré d’influence de la génétique sur l’apparition de caractéristiques physiques) de l’indice de masse corporelle et du tour de taille est d’environ 75 %, comme indiqué dans l’article du Figaro publié par Damien Mascret, « Comment notre environnement favorise l’obésité », le 29/03/2013.

Certaines populations et ethnies ont également une plus grande prédisposition à l’obésité.

Ainsi, selon Patrick Tounian, l’influence de facteurs extérieurs comme la nutrition seraient négligeables devant le facteur génétique. Les personnes concernées nécessiteraient un suivi personnalisé, et ne peuvent se satisfaire d’un programme aussi standardisé.

Le PNNS se focalise surtout sur un bilan énergie dépensée/ énergie absorbée, et ne traite pas ces différents facteurs. Les termes « génétique » et « hérédité » sont absents du PNNS 2011-2015.

Actions

Les différents acteurs proposent peu de moyens d’agir devant ce facteur. Le PNNS n’en tient pas compte dans ses recommandations.

Pour le Docteur Patrick Tounian, le seul moyen d’action serait d’accompagner, dès leur plus jeune âge, les enfants présentant des prédispositions au surpoids et à l’obésité.

Quantification génétique

http://manager.cortext.net/projects/lucien_lewertowski-blanche_mines-paristech_fr/obesite/data/archivegenes-33597-1-archivegenes-db~33600/1/temporal%20evolution/basic_statistics_Keywords_20.html

Cet histogramme (réalisé grâce au logiciel Cortext Manager à partir d’un corpus de plus de 3500 articles scientifiques issus de la recherche « Genetic + Obesity » dans la base de données Web of Science) permet de visualiser l’occurrence des mots-clés dans les articles de la presse scientifique.

Il est notable de voir la croissance du nombre d’articles traitant de l’obésité et de la génétique, prouvant bien que cette voie, c’est-à-dire l’explication de l’obésité comme étant essentiellement constitutionnelle, est celle prise par la communauté scientifique.

Quels sont les facteurs socio-économiques de l’obésité ?