Selon le Docteur Patrick Tounian, l’un des problèmes fondamentaux de l’obésité est que tout le monde s’y intéresse et s’improvise spécialiste du sujet, créant une discrimination purement psycho-sociale, la souffrance n’est plus du tout polarisé autour de la santé, mais sur des critères plus subjectifs, tels que l’esthétique ou l’apparence. Dans cette optique, la quête de la minceur, devient avant tout une quête de la réussite sociale. Toujours selon Patrick Tounian, il faut arrêter de stigmatiser les malades et leur entourage, et les accuser de laxisme, ou encore de fainéantise.

Il existe un projet, le « Project Implicit », crée par une équipe de chercheurs de l’université Américaine de Harvard, qui consiste en une série de test dont le but est de mesurer l’impact et la force de nos associations mentales entre les objets rencontrés. Un test est notamment dédié à la façon dont sont perçus les personnes en fonction de leur morphologie. Ce test révèle les automatismes, les impulsions avec lesquels notre cerveau relie l’obésité à une certaine perception d’un individu, en mal ou en bien.

Testez dès maintenant vos propres réactions ici.

quantification dietetique

La distribution ci-dessus résume environ 200.000 tests sur le poids effectués entre mars 2001 et mai 2006. Les barres foncées indiquent des réponses plus rapides pour Personnes obèses avec Mauvais et pour Personnes minces avec Bon, les barres grises indiquent des réponses plus rapides pour Personnes minces avec Mauvais et pour Personnes obèses avec Bon. La hauteur de la barre indique le nombre de personnes qui ont un score de cette amplitude. Cette étude montre donc l’aspect handicapant auquel les personnes en surpoids sont confrontées en société.

C’est la preuve même d’une stigmatisation des personnes obèses. Cette stigmatisation montre même une tendance à penser que les personnes obèses le sont par « manque de volonté » et ne parviennent pas à se maîtriser. Ce jugement est alors la justification de toutes les dépréciations que les personnes obèses devront vivre sur le plan social, familial, professionnel ou encore sentimental.

Le PNNS à ce titre participe à cette dramatisation de l’obésité, et se révèle être en un sens une « course effrénée à la minceur » d’après le Docteur Apfeldorfer.

Voici justement 6 propostitions issues du site du Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) dont le Docteur Apfeldorfer est président d‘honneur :

1. Lutter contre la discrimination et la stigmatisation des obèses

2. Lutter contre la diabolisation des aliments

3. Promouvoir une information et une éducation nutritionnelle rassurantes

4. Démédicaliser l’alimentation

5. Lutter contre l’hégémonie de la minceur

6. Moraliser les pratiques médicales et le commerce de l’amaigrissement

La fin des régimes ?

 

Quantification bizarre

http://manager.cortext.net/projects/lucien_lewertowski-blanche_mines-paristech_fr/obesite/data/archive-33594-1-archive-db~33595/1/temporal%20evolution/basic_statistics_Keywords_20.html

Voici un histogramme montrant comment se hiérarchisent les bases de données scientifiques. Ici, on représente la présence des mots-clés récurrents dans les articles scientifiques autour de la recherche « Obesity » dans la base de données « Web of Science » .

On observe que le mot « Diet » (régime amaigrissant) tend depuis quelques années à être moins cité dans les articles scientifiques alors que la production scientifique ne cesse d’augmenter. Cette tendance peut avoir comme cause le fait que la communauté scientifique conçoit de moins en moins les régimes amaigrissants comme un remède contre l’obésité.

Cela va de pair avec l’évolution des recherches sur les «Régimes amaigrissants » sur le moteur de recherche Google.

Cartographie google

 (Graphique réalisé grâce à Google Trends) 

Si 100 représente l’indice des recherches sur Google de « Régimes amaigrissants » en août 2004, alors cet indice est de 11 en mars 2014.