Facteur important de nombreux troubles tels que les maladies cardio-vasculaire notamment, la lutte contre l’obésité est devenue un enjeu de santé publique à l’échelle mondiale tout autant que nationale.

En effet, les chiffres de l’obésité en France sont sans appel. En 2012, plus de 15% de la population française a été diagnostiquée obèse, (IMC > 30), soit environ 7 millions de personnes. Sur 15 ans (entre 1997 et 2012) l’augmentation relative de la part de la population obèse en France est de 76%.

Devant l’expansion de l’épidémie d’obésité en France, l’Etat a publié un Programme National Nutrition Santé (PNNS), « un plan de santé publique visant à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition et pour qui la nutrition s’entend comme l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses occasionnées par l’activité physique. »

mangerbouger

Ce rapport est un plan quinquennal qui oriente les actions qui seront menées dans le cadre du PNNS pour les années 2011 à 2015. Il fait suite à un premier PNNS 2001-2006.

Il s’agit d’un outil de lutte contre l’obésité par la prévention, le gouvernement français répondant ainsi à l’appel de l’OMS. Il contient en particulier le Plan Obésité (PO), réalisé pour répondre à la croissance du nombre de sujets gravement atteints par cette maladie.

Il se fonde sur 5 axes principaux :

  • réduire les inégalités sociales de santé
  • limiter la sédentarité
  • organiser le dépistage de troubles nutritionnels
  • se promouvoir comme étant « la référence » en matière de nutrition et santé
  • promouvoir la formation et la recherche

Ce PNNS est cependant largement controversé, notamment sur la conception de l’obésité qu’il implique. En effet ses mesures témoignent  d’une association de l’obésité à un mauvais comportement ou à un manque d’information devant la nutrition.

Mais certains acteurs prônent l’existence d’autres causes pour cette épidémie, par exemple une origine génétique prédisposant à un surpoids, les mesures encouragées par le PNNS se révèlent alors inefficaces, voire délétères.

Il est important de remarquer que l’on observe une inflexion dans les statistiques, la croissance de l’obésité en France ne cesse de diminuer depuis 2003, allant vers une stabilisation des chiffres : sont-ce là de simples corrélations temporelles ou conséquences directes de la mise en place des programmes nationaux de nutrition ? Dans le cas échéant, la baisse est-elle réellement significative?

Si certains partisans du PNNS y voient une preuve que la stratégie est efficace, d’autres acteurs, moins convaincus, estiment que l’évolution n’est pas significative et n’a que peu de liens de causes à effets avec le PNNS. Un certain nombre d’acteurs contestent même avec ferveur le PNNS en remettant en cause son bien fondé : du point de vue de ces derniers, le PNNS est inefficace dans la lutte contre l’obésité, voire néfaste !

Il s’agit ainsi de se demander si les stratégies de lutte contre l’obésité en France sont adaptées à une épidémie dont les causes restent controversées.