Ces facteurs sont étroitement liés à l’obésité. Des études, comme celle de l’association « ARguments Socio-Economiques pour la Santé » (ARgSES) à Bordeaux, montrent une corrélation entre l’activité ou la profession exercée, le statut matrimonial, et l’indice de masse corporel des individus.

Le PNNS donne de nombreux conseils nutritionnels, mais ne prend pas en compte les barrières socio-économiques et restrictions budgétaires qui empêchent certaines personnes de consommer lesdits produits.

De plus le programme conseille également de pratiquer des activités physiques régulières, dans le cadre de son fameux « Manger-Bouger ». Mais les opportunités pour pratiquer ces activités sont liées au statut social, ainsi que leur accessibilité.

Actions et critiques

Les deux premiers volets du PNNS ont essuyé des critiques quant à leur capacité à prendre en compte les différentes populations, en particulier en fonction de leur niveau socio-économique.

L’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), souligne que les actions en faveur de ces populations sont essentiellement des actions d’information et de formation, et que bien trop souvent elles sont limitées à des « actions locales ponctuelles, faute d’impulsion nationale suffisante ».

De plus, l’attention portée à ces populations défavorisées a diminué au fil des années d’application du PNNS 2, ses mesures étant de moins en moins bien appliquées.

L’IGAS recommande alors de « redonner la priorité en faveur des plus démunis », et d’organiser le suivi de ces mesures auprès de ces populations : « mettre en place des indicateurs d’évaluation de l’impact des actions nutritionnelles et d’activité en faveur des populations défavorisées ».

Il est à noter que ces recommandations ont été prises en comptes par le PNNS 3 (le rapport du PNNS 2011-2015), qui met en place un certain nombre de mesures dans le but d’agir efficacement envers les populations défavorisées.

PNNS 2011-2015:

Le programme s’est axé autour de différentes mesures pour lutter contre les inégalités sociales devant la nutrition

  • Des actions d’éducation :

La sensibilisation est importante, et les personnes défavorisées peuvent parfois pâtir du manque d’information. Le PNNS 2011-2015 propose plusieurs modes d’action pour atteindre ces populations : « la sensibilisation des personnels des caisses d’allocations familiales (et des caisses d’assurance vieillesse), à la question nutrition santé, en leur fournissant des documents (fiches, brochures) adaptés ».

Il faut par ailleurs trouver d’autres vecteurs d’information « dont le format soit adapté aux divers publics concernés par les inégalités sociales de santé en nutrition (TV, journaux gratuits). »

Enfin, il faut renforcer l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire, en particulier dans les petites classes.

  • Favoriser l’accès à des aliments de bonne qualité :

Certaines classes défavorisées n’ont pas accès à une alimentation de qualité, ce qui influe directement sur les risques de surpoids et d’obésité. Le PNNS 2011-2015 propose l’étude de l’impact et de la faisabilité de la fourniture de coupons alimentaires par des systèmes d’aide sociale, aussi bien du point de vue des bénéficiaires que des finances publiques.

Pour les personnes les plus en difficulté, le Programme National pour l’Alimentation (PNA), dérivé du PNNS, propose plusieurs actions phare : créer une bourse en ligne pour récolter des dons alimentaires, créer des ateliers d’insertion pour récupérer les invendus et les transformer puis les livrer à des associations caritatives.

  •  Favoriser l’activité physique :

Le PNNS cherche à promouvoir les activités physiques et sportives dans les quartiers défavorisés.