Une nutrition « normalisable » ?
Est-il réellement possible de répondre à l’épidémie en proposant une normalisation du mode de nutrition ?
Par le biais des différentes mesures qu’il propose, le PNNS préconise des mesures génériques qui peuvent ne pas être adaptées aux cas particuliers. C’est un des éléments de contestation de ses opposants, qui y voient l’impuissance relative d’un tel programme, qui n’a justement pas la capacité de toucher individuellement chaque individu.
La génétique par exemple, joue un rôle important dans l’épidémie d’obésité. D’après certains médecins, comme Patrick Tounian, chef du service de nutrition et gastroentérologie pédiatrique de l’hôpital Armand-Trousseau l’épidémie serait même à 100% due à ces facteurs génétiques. Ces caractéristiques individuelles ne sauraient être traitées par une approche trop standardisée.
Pour Pascal Crenn, docteur à l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches, le PNNS doit se confronter à une situation très difficile, car d’origine multifactorielle, et donne une ligne générale de conduite pour limiter les risques. De même, Serge Hercberg, directeur du PNNS, souligne que le Programme est un guide, un ensemble de mesures et d’action destinée au public.
Contrairement à Patrick Tounian, ils pensent que l’obésité a plusieurs origines, en particuliers des facteurs environnementaux et nutritifs, sur lesquels il est possible d’agir.