En 1982, le symposium de Stockholm réunit écologues et économistes pour la première fois sur la scène internationale. A la suite de ce congrès est créée l’économie écologique, branche de l’économie qui étudie la dépendance et l’évolution conjuguées des sociétés humaines et des écosystèmes. Le but de l’écologie économique est de guider les acteurs économiques vers une activité assurant un développement durable en termes de progrès économique, d’égalité sociale et de protection de l’environnement. Elle suit le modèle de soutenabilité faible.
La Société Internationale de l’Ecologie Economique
En 1989 est créée la Société Internationale de l’Ecologie Economique (ISEE). Cette organisation à but non lucratif a pour mission d’améliorer la relation et l’interconnexion entre l’économie, l’écologie et les sciences sociales. Ceci pour assurer une cohabitation pérenne entre les hommes et la nature. Ses modes d’actions sont multiples :
- Elle organise plusieurs conférences scientifiques par an où sont invités à prendre la parole des experts d’écologie économique et du développement durable.
- Elle publie un journal scientifique, Ecological Economics, qui fait office de référence dans le domaine. C’est de ce journal que sont extraits des articles fondateurs de l’évaluation économique de la biodiversité. L’article publié par Robert Costanza en 1997, The Value of the world’s ecosystem and Natural Capital(LIEN biblio), en est tiré. Cet article majeur de la discipline est un des premiers à présenter des exemples de services écosystémiques (17), des méthodes d’évaluation (consentement à payer, méthode des coûts) puis des estimations chiffrées de leur valeur. Cette étude se solde par une évaluation économique de ces services entre 16 000 et 54 000 milliards de dollar par an. Cette fourchette est à mettre en lien avec le PIB mondial de l’époque de 18 000 milliards de dollar par an.
Focus : Robert Costanza
Robert Costanza est l’un des fondateurs de l’économie écologique. Professeur d’économie à la Crawford School of Public Policy en Australie, il est aujourd’hui enseignant-chercheur à l’Institut pour des solutions durables de l’université de Portland (Oregon).
En 2012, il est co-auteur d’un ouvrage collectif Building Sustainable and Desirable Economy-in-Society-in-Nature*. Il y propose de repenser fondamentalement notre système économique. Plusieurs options sont envisagées:
La première concerne la notion de croissance, qui ne prend pas en compte les contributions non marchandes à l’économie, comme les services écosystémiques. Ainsi, il propose de lui adjoindre l’IDH, mais aussi un indicateur de progrès véritable et l’indice de bien-être économique durable.
La notion de capital doit alors aussi être repensée. Il y définit 4 types de capitaux : capital humain, bâti, social et naturel. Le capital bâti est nécessairement créé à partir du capital naturel. Il défend alors la soutenabilité écologique faible, qui affirme que le capital social et naturel ne peuvent être substitués indéfiniment par les capitaux bâti et humain.
Un nouveau régime de propriété doit voir le jour. Comme évoqué par l’ouvrage :
La plupart des actifs du capital naturel et social constituent des biens communs et ne peuvent en conséquence être gérés de manière efficace par la propriété privée.
Il propose la création d’un « secteur des biens communs, séparé du secteur public et privé, qui
aurait pour mission de gérer ces ressources de façon à ce que tous les citoyens, mais aussi les générations futures, puissent en bénéficier à parts égales.