Définition
La croissance économique ne peut être durable si elle menace son support écologique. Elle fournit des services fondamentaux, aussi issus de sa valeur de non usage et souvent irremplacables ou très difficilement remplacables. C’est ainsi que le prix d’une mangrove ou d’une barrière de corail peut être chiffrée à plusieurs centaines de milliards de dollars. Mais cette mise à prix des espaces naturels, effectuée par des organismes comme la TEEB ou l’agence française pour la biodiversité, présente surtout un but de sensibilisation du public aux problématiques environnementales. Au delà de l’enrichissement individuel, il faut reconnaitre que la nature fournit des services communs, de ce fait, il faut intégrer la protection de ces derniers à l’évolution économique. De ce fait, les défenseurs de cette approche favorisent une économie raisonée, sachant faire des compromis économiques sans assimiler la nature à un bien comme un autre.
Le principe pollueur-payeur, considéré comme abusif, devient obsolète. A terme, certains espèrent aboutir à une politique de protecteur-bénéficiaire, qui met en avant responsabilisation écologique des acteurs économiques. En Françe, la caisse des dépots propose, pour chaque projet industriel s’attaquant à des sites naturels, une démarche «éviter-réduire-compenser» : la compensation n’arrive de ce fait qu’en dernier recours, et n’est en aucun cas délocalisée : on tente de recréer exactement ce que l’on détruit, en raisonant localement, et en étalon hectare.
Bien que sa mise en pratique soit encore imparfaite, cette approche fait « confiance à la nature, » présente bien avant nous, au détriment des progrès techniques humains. Un des aspects phares de cette approche est bien la responsabilisation, l’implication que fournit une entreprise dans la démarche de protection de la nature. La proximité géographique entre la compensation et le projet en lui-même donne un sens à la démarche pour les acteurs locaux.