Le MOC
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C’est le Mouvement (politique) des Objecteurs de Croissance, qui s’objectivise par la production d’articles critiques, de propositions d’alternatives concrètes, dont la dotation inconditionnelle d’autonomie fait partie, et de formes de contre-pouvoir.
De nombreux membres du MOC se sont prononcés sur la question du revenu de base, tel que Baptiste Mylondo et Michel Lepesant, ainsi que Serge Latouche et Paul Ariès qui sont également membres du MAUSS.
Le revenu de base au MOC
Le revenu de base y est envisagé comme une étape pour conduire à la décroissance, soit comme une stratégie politique qui permet une transition vers un monde soutenable. Le revenu de base participe ainsi à la critique de fond du productivisme, portée par les objecteurs de croissance.
Dans quel but ?
Conduire l’économie dans une direction plus soutenable, ce qui passe par la prise en compte du problème écologie, énergétique et la réduction des inégalités, ce qui a pour visée première de permettre à chaque citoyen de pouvoir vivre dignement et que le lien social évolue pour ne plus reposer sur le capitalisme. L’un des objectifs de la dotation inconditionnelle d’autonomie est de permettre de s’affranchir de la monnaie. Pour se faire, Michel Lepesant explique qu’il s’agit de mettre en place ce revenu de base sous la forme de prestations en nature associées à une monnaie complémentaire dans une zone géographique limitée, à une échelle locale, qui n’a pas de cours légal et ne peut pas entrer dans le jeu spéculatif.
Le but est donc celui de l’extension de la sphère de la gratuité, s’accompagnant mécaniquement d’une réduction de celle du marché, afin que chacun puisse bénéficier de ce qui est nécessaire pour vivre.
Baptiste Mylondo insiste également sur la valorisation de nouvelles activités qu’induit le revenu de base, en permettant à chacun d’être rétribué pour son apport de richesse sociale et non uniquement pour son emploi. Ainsi un revenu de base permettrait de se passer durablement d’emploi.
Quel revenu de base ?
Michel Lepesant explique dans un article que la stratégie nécessaire à la décroissance des inégalités et au partage de ce qui est produit dans la société, est la mise en place d’un revenu universel couplée à celle d’un revenu maximum. Ces deux opérations ont pour but de former un « espace écologique des revenus » qui permettrait de prendre la direction d’une économie soutenable. Sur ce point, cela rejoint la vision d’Alain Caillé au sein du MAUSS.
Selon le MOC, la dotation inconditionnelle d’autonomie résiderait en un ensemble de prestations gratuites. Celles-ci prendraient la forme de bons d’achats, qui donneraient des droits de tirage sur l’eau, l’électricité et le gaz. Cela va de pair avec un accès à la santé, au logement et à l’éduction placés comme droits fondamentaux, ainsi que la gratuité des moyens de transport doux. La monnaie complémentaire quant à elle permettrait de relocaliser les échanges commerciaux.
Pour Paul Ariès, qui a écrit la préface du manifeste pour une dotation inconditionnelle d’autonomie, le revenu de base devrait être distribué en partie en monnaie nationale et en partie en monnaie complémentaire.
Quoiqu’il en soit, l’objectif majeur est l’extension de la sphère de la gratuité, soit des biens et services accessibles à tous sans contrepartie.