Un tournant fédérateur ?
Rassembler et sensibiliser pour mieux défendre
L’initiative européenne : acquérir une nouvelle visibilité auprès des médias et des politiques
Après la crise de 2008-2009, l’idée d’un Revenu de Base a connu un regain de popularité. Les cercles militants ont été à l’origine de ce retour en force. En France, le MFRB crée dans la lignée de l’Initiative Citoyenne Européenne de 2013 a impulsé une nouvelle dynamique de lobbying en faveur du Revenu de Base appuyé par les autres mouvements de partisans (ex. : AIRE). Il tente de pallier le manque de communication au sein de la sphère scientifique. En effet, les défenseurs du Revenu de Base voient dans le rejet du projet par le Conseil Fédéral Suisse le résultat des incertitudes qui planent autour de cette mesure, mais également la manière biaisée dont elle est présentée dans la sphère publique. Ainsi, lorsque les militants ont récupéré des signatures en premier lieu celles-ci étaient motivées par le principe d’un revenu universel. Cependant comme nous l’explique Marc de Basquiat : “Les journalistes ont enquêté et certains ont dit que ce serait 2500 francs Suisses, soit 2000 euros. Ce n’est pas la proposition officielle mais c’est ce qui a été relayé par les médias et donc c’est ce qui est resté dans les esprits. Cela a entraîné un raz de marée contre, les gens ont pensé qu’ils allaient être énormément prélevés”.
Référendum suisse et débat au Sénat, le dynamisme militant en action pour introduire le concept du Revenu de Base en politique
Afin de lever les malentendus le MFRB a mis en marche un projet de curation et de centralisation de contenu afin de recenser les diverses opinions à propos du Revenu de Base et créer in fine un Livre blanc. En parallèle, chaque année est organisée une Université d’été du Revenu de Base, mêlant conférences et débats. Toutes ces initiatives ont pour but de redonner de la visibilité et du crédit au Revenu de Base, notamment par la mise en circulation d’un journal, L’Inconditionnel, entièrement dédié à cette mesure. L’objectif est de faire de cette idée une réalité politique et non plus un projet utopique irréaliste. En plus de la tenue prochaine du référendum suisse sur la question courant 2016, une actualité s’inscrit dans l’esprit de cette démarche.Le 19 mai 2015, un colloque au Sénat a été organisé par le MFRB avec le Parti Socialiste autour du revenu de Base. Il regroupait les principaux acteurs de la controverse. Cela a marqué un grand pas en avant pour les promoteurs de cette idée. En effet, c’est la première fois que le Revenu de Base était abordé par une majorité. Cette journée était le signe que le travail récent des acteurs pour démocratiser l’idée et confronter les différentes versions, a porté ses fruits et a permis une résonance dans le débat public.
En conclusion
Un compromis entre toutes les théories, conceptions, critiques émises semble pouvoir être trouvé. Des scientifiques comme Marc de Basquiat, qui ont modélisé le revenu de base, permettent de donner un poids politique à une mesure telle que celle-ci et d’accorder les différentes sphères de la parole et de l’action publiques. En effet, à la suite des différents événements organisés par les réseaux militants, un montant réduit, qui par conséquent n’implique pas la suppression de beaucoup d’aides et ne remet pas en cause la place du travail, semble pouvoir constituer une première marche vers un revenu de base et à terme éventuellement, un nouveau modèle de Société. Un échéance peut-être pas si lointaine si l’on prend compte du sondage IFOP commandé par l’Opinion et I-Télé et publié le 19 mai 2015, qui affirme que 60% des français sont favorables à l’idée d’un revenu de base
Ces résultats sont remarquables car ils marquent une progression de 15% par rapport au dernier sondage effectué en la matière en 2012.