Une remise en cause du travail ?
On peut entrer dans le revenu de base par plusieurs chemins.
Pour certains auteurs, c’est d’une critique du travail que nait l’intérêt pour le revenu de base. Mais les points de départ qui amènent à juger cette idée pertinente sont toutefois multiples : il peut s’agir d’une réflexion sur les valeurs et principes qui régissent la société, de la question de l’écologie ou de la simplification du système socio-fiscal actuel.
La question centrale du travail
Ces entrées ont toutes pour dénominateur commun la question du travail. En effet, la mise en place d’un revenu de base implique toujours un questionnement du travail, que ce soit dans ses buts ou dans ses conséquences, selon l’objectif poursuivi. Le travail est dans nos sociétés une valeur centrale : Dominique Méda et Patricia Vandramin ont expliqué dans Réinventer le travail, que pour 1/3 des français, le travail est considéré comme ce qui est le plus important pour être heureux (derrière la santé et la famille). Le travail est considéré par la plupart des français comme l’espace de la réalisation de soi. Par ailleurs, avec la salarisation massive des travailleurs (plus de 90% des travailleurs sont salariés selon l’Insee, contre 66% dans les années 1950), c’est à travers le travail que sont acquis la majorité des droits sociaux. On observe ainsi que, si la notion de revenu de base a émergé il y a plusieurs siècles, c’est suite aux évolutions modernes du travail qu’elle s’est mise à intéresser de nouveau au XXe siècle. C’est, en effet, durant cette période que la prise de conscience de la dimension structurelle du chômage de masse, du fait de la robotisation, a conduit au questionnement de la notion de travail dans nos sociétés.
Les remises en causes induites par un revenu de base
Le travail doit-il rester une notion aussi centrale dans la vie de l’individu alors qu’il est de plus en plus précaire et que le chômage est aussi important ? Faut-il maintenir les chômeurs dans la recherche d’emploi, alors que les chances d’en trouver un s’amenuisent? Qu’est-ce-que les deux révolutions dans l’emploi que sont la robotisation et internet devraient apporter à la question du travail ? Le temps de travail doit-il être diminué, partagé, inchangé ? Ne plus lier l’obtention du revenu qu’à la productivité au travail risque-t-il de désinciter à travailler ?
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