Synthèse
A l’attention d’un lecteur très pressé qui n’aura pas le temps de parcourir le site ou à celle d’un lecteur assidu en mal de conclusion, voici une rapide synthèse de notre travail.
Le revenu de base est un revenu individuel, inconditionnel et universel versé sans contrepartie de la naissance à la mort à l’ensemble d’une population. Autour de cette idée se mobilisent de nombreux acteurs, chercheurs, politiques ou simples citoyens.
La structure du débat
Le Revenu de Base est au cœur de nombreux débats. Les protagonistes sont quasiment tous des promoteurs du Revenu de Base. On ne peut pas vraiment parler d’un revenu de base mais plutôt d’une multitude de Revenus de Base : chaque acteur du débat a sa propre conception, à la fois des modalités de mise en place et des finalités de cette mesure. Pour pallier à ce manque de communication des mouvements comme le BIEN et le MFRB ont été crées pour promouvoir le dialogue et gagner en visibilité.
Quels fondements idéologiques?
La persistance de la grande pauvreté en France est à l’origine d’un questionnement sur notre système de protection social. Les promoteurs du revenu de base émettent des critiques envers le RSA, caractérisé par un taux de non-recours très élevé et dont l’octroi est conditionné.
Si certains défenseurs du Revenu de Base se fondent sur une théorie de la justice et font de celui-ci un droit, d’autres voient simplement dans cette mesure le moyen le plus efficace pour permettre l’intégration dans la société de tous les citoyens.
Le revenu de base est inconditionnel, universel et individuel. Ces trois critères témoignent d’un attachement profond à la liberté de ses promoteurs. Le paternalisme de l’Etat et son caractère intrusif sont dénoncés. La plupart des critiques touchent au caractère inconditionnel du Revenu de Base. L’idée d’offrir une aide sans contrepartie apparaît comme immorale pour certains.
Si une partie des défenseurs du Revenu de Base se qualifie de libertariens ce n’est pas le cas de tous. La question d’une possible réduction des inégalités ne fait pas non plus consensus.
Une remise en cause du travail ?
C’est suite au constat des évolutions du travail que le Revenu de Base a connu un regain de popularité depuis la deuxième moitié du XXe siècle. L’automatisation et la numérisation des emplois conduit à la destruction de certains et participe à l’explosion du chômage.
Le revenu de base apparaît ainsi comme un moyen de questionner la centralité du travail: puisqu’il n’y en a plus pour tous, certains acteurs pensent que le revenu ne devrait pas venir principalement du travail. Pour d’autres au contraire, la valeur travail est primordiale.
L’instauration d’un revenu de base implique également un changement dans la nature du travail. Les acteurs s’interrogent sur son impact sur le partage du travail, l’émergence de nouvelles activités et la plus ou moins grande valorisation des activités non rémunérées.
La principale critique adressée au revenu de base est qu’il désinciterait à travailler. Des théories et expérimentations s’opposent, mais derrière cette question il y a celle de la croissance: pour certains, un revenu de base qui désinciterait à travailler serait souhaitable et bénéfique, mais pour les promoteurs de l’idée les plus libéraux, ce dernier serait même un vecteur de plus forte croissance.
Quelle mise en place effective ?
Le système socio-fiscal actuel est perçu comme trop complexe et injuste par de nombreux promoteurs du Revenu de Base. S’il existe de nombreux types de Revenus de Base différents c’est en partie dû aux différences de montants et aux transformations du système de redistribution que ceux-ci entraînent.
Certains défendent un Revenu de Base à hauteur du RSA actuel soit 450€ environ alors que d’autres souhaitent un Revenu de Base au moins supérieur à 800€.
De nombreuses propositions parfois contraires sont avancées pour financer un Revenu de Base : par l’impôt traditionnel, par création monétaire, grâce aux gains issus de la simplification fiscale, etc…
Aujourd’hui, le modèle le plus abouti en ce qui concerne le financement est celui de Marc de Basquiat.