Théorisée par le philosophe politique Philip Blond, la Big Society de David Cameron s’inspire de trois grands principes visant à replacer au cœur de l’organisation sociale du pays la société civile.
La décentralisation du pouvoir est la première pierre à l’édifice. L’un des principaux objectifs de la Big Society est de limiter le rôle de l’État aux seules tâches que seul lui est en mesure d’exercer. L’ensemble de ses fonctions qui peuvent être déléguées aux institutions locales doivent disparaître de son périmètre d’action. C’est la condition sine qua non pour que les décisions soient prises au plus proche des citoyens qu’elles concernent.
Cette proximité décisionnelle a en fait comme objectif de faire participer chacun activement au débat politique et aux services publics. De cette manière, les services publics seront au plus proche des attentes des citoyens qui pourront façonner la politique locale à leur image, sans se voir imposer des directives étatiques décidées loin des problématiques régionales : on parle du principe de subsidiarité.
L’application des décisions à la fois étatiques mais aussi régionales ne sera plus laissée à la seule discrétion du secteur publique. L’idée est de laisser la chance au tiers secteur travaillant de pair avec le secteur privé, pour prendre en main la mise en œuvre des politiques publiques. De ce fait le pays pourra voir se multiplier les tentatives d’application des mesures gouvernementales et locales, chacune propre à la région où elle se met en place, pour pouvoir répondre de la meilleure manière qui soit aux enjeux régionaux en libérant l’esprit entrepreneurial des citoyens. L’action sociale émanant des citoyens, elle serait ainsi plus cohérente et plus responsabilisante.