Les acteurs de la controverse
Les acteurs qui s’organisent autour de cette grande question de l’avenir de l’élevage sont nombreux et très variés.
Les acteurs de la chaîne de l’élevage
Commençons la présentation par les différents acteurs en suivant tout le processus de la chaîne de l’élevage, de l’approvisionnement alimentaire pour nourrir les animaux, à la consommation de la viande et des produits issus de l’élevage :
Ils vendent l’alimentation pour les animaux d’élevage. Certains éleveurs produisent eux-mêmes l’alimentation de leurs animaux mais la plupart font appel à des fournisseurs. Le réseau est très développé en France car il faut approvisionner de nombreuses petites exploitations. Il existe des fournisseurs d’alimentation animale (soja, colza…) et d’autres qui vendent des produits spéciaux pour augmenter la quantité de magnésium consommée par les animaux, par exemple pour améliorer leur santé ou les qualités de leur viande.
Les prix des matières premières sont établis sur des marchés internationaux (soja, colza… dont le prix est fixé à la bourse de Chicago).
Parmi eux, il y a les laitiers et les producteurs de viande. Il faut distinguer les petits producteurs et les gros producteurs (leurs problématiques sont différentes : les gros producteurs cherchent à maximiser leurs profits et les petits, souvent qui reprennent des exploitations familiales, à se faire une place dans ce milieu compétitif) et les éleveurs qui viennent de débuter : ils ont de très gros emprunts à rembourser qu’ils ont dû faire au moment où ils ont acheté l’exploitation. Il y a aussi les agriculteurs qui partent à la retraite et qui essayent soit d’assurer leur succession soit ferment l’exploitation.
En fonction du type d’élevage, le travail n’est pas le même. De plus, il existe des éleveurs-entrepreneurs et des salariés.
Principaux porte-parole :
Ils sont regroupés en fédérations /associations /syndicats, comme la Fédération Nationale bovine (FNB, http://www.interbev.fr/interbev/organisations-nationales/fnb/), Jeunes Agriculteurs (JA, qui n’est pas centrée uniquement sur l’élevage, http://www.jeunes-agriculteurs.fr/).
De nombreuses études sont menées dans des élevages expérimentaux. Ils ont la même structure que les élevages classiques, mais essaient de développer des procédés innovants.
Les fermes expérimentales essaient des techniques innovantes pour l’élevage. Leurs projets sont subventionnés soit par l’Etat, soit le plus souvent par des acteurs privés, français et américains essentiellement.
Les avancées et découvertes au sein de ces fermes expérimentales ont permis des changements dans l’élevage. Désormais il faut de moins en moins de temps pour que les tentatives fructueuses de ces fermes soient appliquées par les éleveurs.
Ils sont souvent soumis à des régulations strictes. Les abattoirs français sont victimes de la concurrence internationale, de l’Allemagne par exemple.
Principal porte-parole :
Syndicat Mixte de l’Abattage (différents sites web selon les régions)
Ce type d’industrie s’occupe de changer la viande en produit transformé. Par exemple, la viande de porc est transformée en saucisson.
Une société spécialisée dans la viande de porc et sa transformation est la société Declomesnil, par exemple.
Elle cherche à optimiser les coûts. La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution est un des porte-parole de ces entreprises. C’est une association professionnelle.
Principal porte parole :
L’association professionnelle FCD, Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (http://www.fcd.fr/).
Très centrés sur le commerce local, ils évitent les intermédiaires et proposent des tarifs meilleurs aux éleveurs. Souvent ils vendent les produits plus chers que dans les grandes surfaces.
Principal porte-parole :
Le syndicat FFAC, Fédération Française des Associations de Commerçants (http://www.ffacommercants.org/)
L’agriculture cellulaire cherche à utiliser les cellules souches pour produire des répliques de produits animaux.
Ce sont des start-up, par exemple la start-up Modern Meadow qui cherche à développer une viande produite in vitro. Il n’y a pas d’organisme de communication ou d’association pour les représenter ; actuellement c’est encore un projet.
Parmi les consommateurs, il y a des personnes qui veulent manger de la viande et d’autres qui n’en veulent pas ou plus (véganes). Il y a aussi deux profils « types » d’acteurs : ceux qui ont les moyens financiers (pour eux le bio/local est en général plus important) et ceux qui en ont moins (et qui profitent des tarifs plus bas des grandes surfaces).
Principaux porte-parole :
UFC Que Choisir ?, 60 millions de consommateurs
Des riverains peuvent être concernés par les grèves, dans les régions agricoles, par les pollutions qu’elle engendre (par exemple, près d’une porcherie, s’il y a beaucoup de nitrate, l’eau n’est pas potable).
Les pouvoirs publics
Les pouvoirs publics, comme l’a montré l’exemple de l’année 2015 en France, ont un grand rôle à jouer dans la question de l’avenir de l’élevage. On peut compter principalement :
État avec Ministère de l’agriculture (lois sur les abattoirs, aides aux jeunes agriculteurs, collectivités territoriales).
L’ANSES est l’Agence nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail : elle contrôle la qualité de la viande et les précautions sanitaires dans les élevages.
IFIP, l’Institut français du Porc, qui fait des études pour améliorer le secteur porcin. Cet organisme étudie beaucoup la question de la rentabilité des exploitations.
L’Union Européenne subventionne les éleveurs avec la PAC et les aide en valorisant la qualité de leurs produits, avec des dépôts de labels comme AOP et IGP.
Chronologie :
La PAC a été mise en place en 1962. En 1999, elle s’étend à plus de pays et se modifie pour être en accord avec les règles de l’OMC. En 2003, avec les accords de Luxembourg, l’UE prévoit la diminution progressive des restitutions à l’exportation. En 2013, un nouveau budget de la PAC (un peu plus faible qu’avant) a été fixé pour 2014-2020. Les quotas laitiers vont augmenter de 1% par an, avant de disparaître.