Consommation raisonnée, végétariens et véganes


     Nous l’avons vu dans les pages précédentes, le modèle hautement  productif de l’agriculture industrielle est fortement critiqué par une partie de la population scientifique et des consommateurs.  C’est pourquoi une part de plus en plus importante de la population des pays occidentaux (les plus gros consommateurs de produits animaux) se tourne vers des solutions « alternatives », à la fois pour des raisons de santé (régimes, éviter la surtension…) et pour des raisons éthiques (l’élevage est dans ce genre de cas souvent considéré comme contraire à l’écologie et à l’égalité dans le monde en matière d’alimentation). Nous avons ainsi pu observer que des mots-clés comme « vegan », « végétarien », « végétalien », ou « réduire la consommation animale » étaient apparus à la fois dans la presse et la littérature scientifique à partir de 2013 et 2014. Nous avons pu observer un mouvement allant à contre-courant de la surconsommation de viande en prêchant, à la fois pour l’environnement, leur propre santé, le bien-être des animaux et, dans une moindre mesure, pour limiter la faim dans le monde, une consommation réduite voire inexistante de produits animaux, et donc une consommation accrue de végétaux et de céréales, moins consommateurs et plus efficace en énergie, en eau et en superficie. Cette tendance est illustrée dans l’image suivante, issue du site internet veglov, et qui montre bien que ces quatre motivations (environnement, santé, animaux et égalité) poussent beaucoup à réduire au maximum leur consommation de produits animaux.

 

Les avantage sanitaires à adopter un régime végane, d'après le site web veglov.

Les avantage sanitaires à adopter un régime végane, d’après le site web veglov

 

      De plus, la communauté de consommateurs qui penche vers une consommation réduite de produits animaux croit résoudre dans le même temps une autre problématique de l’élevage industriel, celle de bien-être animal. Il y a ainsi une forte demande pour un élevage plus traditionnel, respectueux du bien-être des animaux et de leur santé, et certains de ces groupes de consommateurs vont même jusqu’à protester contre le fait de tuer des animaux pour se nourrir, comme nous avons pu le voir dans les nombreux sites internets véganes, dont nous citerons ici un des plus virulents : le site AnimalEquality.

      Il nous faut cependant souligner l’impact économique que pourrait avoir ce type de système agricole. En effet, si la consommation de viande diminue fortement en France, même en augmentant son prix à ce qui serait sa « juste valeur » d’après les éleveurs, le marché risque de s’effondrer au fur et à mesure que les consommateurs renoncent à l’achat de viande. Ayant considéré cette éventualité, certains des partisans d’une consommation très diminuée de produits animaux qui se posent la question économique expriment la nécessité d’une reconversion progressive des éleveurs en agriculteurs. Brigitte Gothière, porte-parole de l’association L214, souhaiterait par exemple que le gouvernement investisse les fonds utilisés pour le plan d’urgence, qui selon elle ne font que sauver un système qui « marche sur la tête », pour aider à cette reconversion et encourager un changement plus radical en augmentant fortement la consommation végétale et en renonçant aux produits animaux. Ces idées sont exprimées dans une interview donnée à France TV.

 

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