Les populations concernées

Cette catégorie d’acteurs se justifie par l’existence de certains acteurs à travers l’expression d’élus. En effet, qu’ils soutiennent ou non le projet de piétonnisation des voies sur berge, ceux-ci parlent souvent au nom des citoyens, sans qu’ils puissent exprimer eux-mêmes leur avis sur la question. Il s’agit donc d’une construction de la parole de certains acteurs par d’autres acteurs.

Cependant, cette affirmation doit être nuancée, la mairie de Paris possédant une forme de légitimité à parler au nom des Parisiens. En effet ceux-ci ont élus Anne Hidalgo à la tête de la mairie alors que son projet de réduction de pollution à Paris était au cœur de sa campagne.

Nous avons distingué : les Parisiens, les automobilistes et les générations futures 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Parisiens

Les Parisiens sont une catégorie d’acteurs mobilisés quasi-exclusivement par les hommes et femmes politiques locaux.

Anne Hidalgo justifie en effet ses décisions au nom du devoir qui lui incombe en tant que représentante des Parisiens : « En tant que maire de Paris, représentante des Parisiens j’ai donc décidé, dans le respect du droit, de ne pas suivre cet avis consultatif. » (« Piétonisation de la rive droite à Paris : une enquête publique émet un avis négatif, Anne Hidalgo veut passer en force », Atlantico, publié le 23 août 2016.).

De plus, elle justifie également sa prise de décision selon les goûts des Parisiens. Cependant ces derniers forment une catégorie extrêmement hétérogène, qui n’existe peut-être même pas en dehors des discours, puisqu’il n’est pas impossible que l’ensemble des Parisiens n’aient de commun que leur lieu d’habitation, à savoir la capitale. Cela ne fait alors pas forcément sens dans leurs propres représentations, et Anne Hidalgo ne peut pas en soi réellement connaitre l’opinion des parisiens ou les parisiens eux-mêmes.

Pourtant Anne Hidalgo mobilise amplement cette catégorie : « Le long des quais, des bateaux seront amarrés, proposant un marché flottant de produits bio régionaux, une guinguette, un espace de co-working… Sur les berges, nous aménagerons des équipements légers et démontables, des buvettes, des jeux pour enfants, des terrains de pétanque, de petits city stades – utilisables 24 heures sur 24 – pour faire du sport, jouer au basket… Mais aussi un mobilier urbain pour s’asseoir et regarder le paysage, tout simplement. C’est ce qu’attendent les Parisiens. » (« Hidalgo boute l’automobile hors des voies sur berges », Le Point, publié le 19 octobre 2015.).

En outre, Nathalie Kosciusko-Morizet pose, quant à elle, un discours empathique et se fait le porte-parole des soucis possibles que pourraient rencontrer les Parisiens à la suite de la décision de piétonnisation : « Nous voulons un projet global. La réduction de la place de la voiture, je suis pour, mais il faut un calendrier pour tout le monde, pour les particuliers, pour les institutionnels, un plan global qui permette aux Parisiens de ne pas se retrouver toutes les trois semaines avec une annonce qui va bouleverser leur quotidien. » (« Projets de circulation dans Paris : la droite LR s’adresse au préfet de police », AFP Infos Françaises, publié le 26 janvier 2017.)

Il est bien sûr important de souligner que le problème lié à la connaissance réelle de cette catégorie se retrouve aussi chez Nathalie Kosciusko-Morizet.

RETOUR AU SOMMAIRE DES ACTEURS

 

 

 

 

 

Les Automobilistes

Cette catégorie d’acteurs est l’une des plus évoquée dans les discours. En effet, la voiture et le trafic étant des éléments centraux de la discussion, il est naturel que les automobilistes soient monopolisés lorsque ces points sont abordés. Les élus et les associations les évoquent donc. Cependant, les automobilistes peuvent en réalité être évoqués, en plus du terme automobiliste, comme les parisiens possédant une voiture, ou comme les franciliens.

La catégorie des Franciliens est une catégorie principalement mobilisée par Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France. Elle les mobilise ainsi d’une façon qui se veut pragmatique afin de soutenir son opposition au projet présenté par la mairie : « Si on veut moins de voitures à Paris, il faut que les Franciliens puissent lâcher leur voiture et avoir un autre choix, ce que beaucoup n’ont pas aujourd’hui. » (CHOULETET F., SCHNEIDER B., « « Paris ne doit pas prendre de décisions brutales » », Le Parisien, publié le 8 septembre 2016).

RETOUR AU SOMMAIRE DES ACTEURS

 

 

 

 

Les générations futures

Les générations futures sont une catégorie qui est mobilisée par Anne Hidalgo. Cela montre qu’elle se sent investie d’une mission qui dépasse sa simple mission d’élu. Elle parle donc au nom d’une catégorie d’acteur qui n’existe pas encore : « J’agis pour les générations futures » (« Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017.). Cela rejoint alors sa volonté affichée d’agir « dans le sens de l’Histoire. »

RETOUR AU SOMMAIRE DES ACTEURS