Les élus de gauche

Cette page a pour but de présenter, dans un premier temps, les élus de gauche que sont Anne Hidalgo, Christophe Najdovski et Jean-Louis Missika.

La piétonisation de la rive droite parisienne amène avec elle un débat politique. Des élus prennent alors la parole publiquement et se positionnent face au projet de la mairie. Ils se divisent alors en deux pôles : l’un « pour » et l’autre « contre ». Ceux-ci correspondent la plupart du temps à une séparation selon les lignes politiques des partis, à savoir une polarisation gauche/droite. Mais il existe quelques nuances.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Maire de Paris, Anne Hidalgo 

 

Anne Hidalgo est à l’origine du projet de piétonnisation des berges de la rive droite. Sa prise de parole se fait donc en tant que maire de Paris. Elle a pour but avoué de réduire le nombre de voitures circulant dans Paris. Son objectif clairement annoncé n’est donc pas en premier lieu la réduction de la pollution, bien qu’elle souhaite promouvoir à long terme d’autres types de circulation (vélos, piétons, circulation douce).

« Avec un objectif clair : « diviser par deux en moyenne la place de la voiture individuelle polluante « . […] La maire socialiste franchit une nouvelle étape dans sa « reconquête de l’espace public » au profit des piétons, cyclistes et des « circulations douces » », « Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017

 

 « Lors de ses vœux aux élus de Paris, le 6 janvier, ajoutant « qu’il y avait trop de voitures à Paris » », « Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017

En outre, elle témoigne d’une vision universaliste de long terme.

« Assumer complètement la diminution significative du trafic automobile, comme le font toutes les grandes villes du monde », « Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017

Elle invoque donc souvent les effets positifs de la piétonisation de la rive droite sur « les Parisiens » et « les générations futures ».

« J’agis pour les générations futures. », « Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017

Lorsqu’elle prend la parole, elle ne cite aucune enquête ou aucune recherche scientifique qui permettrait d’étayer son point de vue. Celui-ci n’a d’ailleurs pas évolué depuis le début du débat.

De plus, elle peut compter sur le soutien de certains acteurs défenseurs de l’environnement comme le photographe Yann Arthus-Bertrand, l’eurodéputé José Bové ou encore l’ancien ministre écologiste Pascal Canfin. Ceux-ci ont par ailleurs signé un appel à la piétonnisation publié dans le Huffington Post. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a aussi parlé de « décision courageuse » (NÉGRONI A., « À Paris, la colère gronde contre la fermeture des voies sur berges », Le Figaro, publié le 12 septembre 2016), exprimant ainsi un même soutien.

Dans la continuité de sa position, Anne Hidalgo dénonce le contre-projet proposé par la chef de file des Républicains, en mettant en avant un coût élevé et de multiples inconvénients : « C’est une très mauvaise idée, qui coûterait extrêmement cher, au moins 60 millions d’euros, a-t-elle lâché. D’autant que les jours de crue, plus aucune voiture ne pourrait rouler ni en haut ni en bas. » (« Hidalgo boute l’automobile hors des voies sur berges », Le Point, publié le 19 octobre 2015. ).

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Christophe Nadjovski

Christophe Najdovski est adjoint EELV (en alliance politique avec le Parti Socialiste à la Mairie de Paris) chargé des Transports. Il soutient ainsi le projet de piétonisation avec force. Il apparaît très souvent dans les articles de presse pour exposer exactement le même point de vue que Mme Hidalgo, et en soutenant ses différentes entreprises. Il est donc possible de le considérer comme le porte-parole officieux du projet de piétonisation porté par la Mairie de Paris.

« Nous allons considérablement réduire la place de la voiture, admet Christophe Najdovski. C’est même un grand changement : les quais hauts ne seront plus un axe de transit et deviendront une simple voie de desserte locale, apaisée ». (« Anne Hidalgo annonce de nouvelles restrictions de circulation dans le centre de Paris », Le Monde, publié le 8 janvier 2017. )

Ses interventions peuvent alors être analysées de cette façon lorsqu’il commente le changement de ligne de Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile de France.

 

« C’est un revirement important et salutaire. La présidente du Conseil régional sort de l’opposition systématique, elle ne remet plus en cause le projet en lui-même et propose au contraire de l’accompagner (…) Bien entendu, des désaccords persistent. La présidente du Conseil régional propose par exemple la réouverture aux voitures d’une voie sur les quais bas. Ce n’est pas envisageable. Mais il convient de noter que, pour l’essentiel, elle rejoint désormais la position de la Ville de Paris et s’engage à ce que le Conseil régional fasse davantage d’efforts en faveur des transports en commun et des voies cyclables ». (« Piétonnisation des berges de Seine: Najdowski salue la main tendue de Pécresse à Hidalgo », La Tribune, publié le 14 mars 2017.)

Il mobilise parfois des résultats scientifiques, mais sans préciser d’où ceux-ci sont tirés : (« Le trafic est de 9% aux heures de pointe le matin, et de 5% le soir. » (NÉGRONI A., « Le Conseil de Paris approuve la piétonisation des berges de Seine rive droite », Le Figaro, publié le 25 septembre 2016.)).

 Cependant, il reprend l’exemple fréquemment utilisé par Frédéric Héran, économiste et urbaniste, à savoir celui de l’incendie du pont Mathilde à Rouen. Celui-ci viendrait valider la « théorie de l’évaporation » (« Piétonisation des berges rive droite: La mairie de Paris bien décidée à poursuivre l’expérience au-delà de six mois », 20 Minutes, publié 21 septembre 2016. )

En étant un porte-parole officieux de la Mairie, il est possible aussi qu’il affine le sens des positions prises Mme Hidalgo, par exemple en mettant en avant les bienfaits d’une piétonisation des berges en matière de pollution. Il réaffirme donc les positions de Mme Hidalgo. Il souligne alors lui aussi la manière dont cette piétonisation s’inscrit dans le sens de l’histoire et dans la modernité (« New York, Séoul, Rio ont fait des aménagements identiques » :  NÉGRONI A., « Voies sur berges : la résistance à la piétonnisation s’organise », Le Figaro, publié le 13 septembre 2016. ).

Par ailleurs, il n’hésite pas à commenter de manière hardie les décisions du Préfet de Police de Paris, qui est tout de même l’autorité administrative dont dépend la mise en place du projet : « Nous ferons effectivement un point d’étape au bout de six mois, précise l’élu. Mais sauf catastrophe, sauf situation extrêmement difficile sur la voirie parisienne, ce rapport (du Préfet, qui peut décider de rouvrir la circulation s’il l’estime nécessaire) ne remettra pas en cause la piétonisation de la rive droite. » (« Piétonisation des berges rive droite: La mairie de Paris bien décidée à poursuivre l’expérience au-delà de six mois », 20 Minutes, publié 21 septembre 2016. )

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 Jean-Louis Missika

Jean-Louis Missika, adjoint à l’urbanisme de Paris, s’inscrit dans la même posture que Christophe Najdovski. Cependant il est moins présent dans la presse.

Il soutient notamment la piétonnisation comme l’évolution historique :

« Les aménagements parisiens des années 1960 et 1970 au seul profit de la voiture « sont  totalement dépassés » :  » Les autoroutes urbaines comme les voies sur berges sont des aspirateurs à voitures  » » (QUIRET M., « Paris : Hidalgo assume les nuisances attendues de la piétonnisation de la rive droite », Les Échos, publié le 8 juin 2016.)

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