La volonté environnementale et sanitaire de la Mairie de Paris produit des impacts dans la ville, notamment sur la qualité de l’air et le bruit. Le but de la mesure était notamment de réduire le taux de pollution dans la ville et d’avoir une meilleure qualité de l’air. En effet, ces deux éléments provoquent chaque année 42 000 morts prématurées en France selon la Mairie de Paris[1]. L’enjeu pour la ville de Paris était donc important.
Cependant, les premiers rapports publiés montrent que la pollution ne diminue pas, et que le niveau de bruit a augmenté à certaines heures. Le report de circulation ne fait que se déplacer la pollution plutôt que la réduire. Ainsi, Airparif observe que la concentration en Azote augmente de 3% entre septembre 2016 et février 2017[2]. Cette hausse doit toutefois prendre en compte les conditions météorologiques qui sont parfois défavorables à la dispersion des polluants. L’IAU montrait aussi en octobre 2016 qu’une réduction de la vitesse augmentait les émissions de produits polluants[3]. Le report de circulation amène donc à une hausse de la pollution, ce qui va à l’encontre de la volonté de la Mairie de Paris.
Cette fermeture des voies sur berges cause aussi une hausse du bruit. L’organisme BruitParif constate une hausse du bruit en journée comme la nuit, allant de 0,7 à 3,4 dB selon les axes[4]. La hausse du bruit provoque des nuisances pour les habitants des quartiers concernés, ainsi que pour les commerces. Cela entraine donc des conséquences économiques sur la ville de Paris.
Aujourd’hui, les rapports observent une baisse progressive du niveau de pollution. La Mairie de Paris parle depuis septembre 2015 d’une baisse de 25% du niveau de pollution sur les quais hauts, les quais bas rive droite et le Boulevard Saint-Germain[5]. Même si cette baisse peut sembler être un résultat probant, cela montre que la fermeture d’un seul axe
« ne suffit pas à baisser significativement la pollution » selon un membre du groupe LR au Conseil de Paris.
Cela laisse néanmoins penser que la pollution pourrait encore baisser avec l’adaptation des automobilistes à la fermeture de l’axe. De même, Anne Hidalgo s’est engagée à prendre des mesures pour réduire le bruit. Cela permettrait aux bâtiments d’être notamment mieux insonorisés, mais la Maire est restée floue quant aux mesures précises qu’elle mettra en place.
Les premiers impacts de la piétonnisation des berges rive droite allaient donc à l’opposé des souhaits de la ville. Les derniers résultats montrent toutefois que les comportements commencent à changer, permettant à la pollution de diminuer et à la Mairie de Paris de prendre des décisions pour le bruit.
Vous allez maintenant pouvoir découvrir quel est l’impact possible sur le long terme de cette piétonnisation.
[1] Mairie de Paris (2017), ZCR, vignettes Crit’Air… Comment Paris lutte contre la pollution de l’air, Paris. Consulté le 2 juin 2017. Disponible sur : http://www.paris.fr/stoppollution
[2] AirParif (2017), Suivi de l’évolution de la qualité de l’air après fermeture des voies sur berges rive droite – En 2015 – Rapport intermédiaire , Paris, 47 p. Consulté le 12 avril 2017. Disponible sur : https://www.airparif.asso.fr/…/Rapport_intermediaire_VoiesS…
[3] Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France (2016), Comité régional de suivi et d’évaluation des impacts de la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris – 1er rapport d’étape, Paris, 30 p. Consulté le 12 avril 2017. Disponible sur : https://www.iau-idf.fr/…/Rapport_IAU_Comite_Berges_-_10_oct…
[4] Bruit Parif (2016), Dispositif de suivi de l’environnement sonore suite à la fermeture de la voie sur berge rive droite à Paris. Résultats des mesures effectuées sur les quais hauts, Paris, 51 p. Consulté le 12 avril 2017. Disponible sur : https://vsb.bruitparif.fr/…/Rapport%20de%20mesure%20Bruitpa…
[5] Mairie de Paris (2017), Moins de véhicules et moins de pollution depuis la piétonnisation de la rive droite, Paris. Consulté le 2 juin 2017. Disponible sur : http://www.paris.fr/…/pollution-de-l-air-en-baisse-de-25-de…