Les administrations publiques et instituts de recherche

Nous allons maintenant présenter la principale administration publique impliquée, à savoir la Préfecture de Police de Paris, et les trois instituts de recherche impliqués : Airparif, Bruitparif et l’IAU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Préfecture de Police

Le Préfet de Police de Paris, Michel Cadot, est un acteur important du projet de piétonnisation dans la mesure où il donne un avis consultatif, émanant d’une administration officielle.

Le premier comité qu’il avait mis en place avait donné un avis défavorable à la piétonnisation des voies sur berge. Cependant, il avait donné son accord pour un test de six mois, afin de dresser un premier bilan aussi bien de la qualité de l’air que sur les reports de circulation.
Le comité avait rendu un autre rapport à la suite de la piétonnisation, qui est plus nuancé, mais toujours défavorable : « Le préfet de police Michel Cadot a en effet présenté les derniers chiffres sur ce sujet sensible. « Des tendances, pas un bilan », a-t-il d’emblée prévenu (…) En attendant, les chiffres confirment en partie les mauvaises impressions des automobilistes parisiens. » (BONTINCK J-G, « Voies sur berges piétonnes à Paris : des temps de parcours toujours plus longs », Aujourd’hui en France, publié le 12 décembre 2016. ).

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Les instituts de recherche publics : Airparif, Bruitparif et l’IAU

Airparif est un organisme public autonome. Ses études sont utilisées à la fois dans le cadre des enquêtes menées par la Ville de Paris et dans celles menées par la Région.

Airparif est toujours nuancé dans ses conclusions, notamment en ce qui concerne la pollution à long terme, au cœur de l’enjeu de la piétonnisation : « Selon une étude d’Airparif versée à l’enquête par la Mairie, le projet générerait, à terme, sur les berges une diminution des concentrations de polluants (NO2, PM, benzène…) supérieure à 23%. Mais, Airparif met en évidence les difficultés liées aux hypothèses de calcul retenues et à la zone considérée. » (« Polémique autour de la piétonnisation des voies sur berge à Paris », Le Monde, publié le 23 août 2016. ).

Airparif est également plus nuancé en ce concerne les conclusions sur l’état actuel des choses :

« En l’état actuel, il n’est pas possible de dire si la qualité de l’air a évolué dans un sens ou un autre en lien avec la fermeture des voies sur berge, précise Frédéric Bouvier, directeur de l’observatoire. En septembre, la pollution de l’air sur les quais avait augmenté, mais en octobre elle a baissé. Cela s’explique par le fait qu’en septembre 2015 on avait un temps beaucoup plus anticyclonique et en octobre il avait plu. » (ROGER S, VAN EECKHOUT L., « Voies sur berges : pas d’impact notable sur l’air », Le Monde, publié le 14 décembre 2016. ).

Airaparif a conscience que les chiffres qu’il produit sont souvent instrumentalisés à des fins politiques et idéologiques. Olivier Bond, membre du conseil d’administration d’Airparif, met en évidence cela :

« Une pétition de Change.org cite un extrait d’un document d’ AirParif , l’institution chargée de mesurer la pollution de l’air en Ile-de-France – je fais partie de son conseil d’administration. Mais pour lui faire dire exactement le contraire de ce qui est écrit. » (« Berges de Seine : « Aux opposants de bien lire les documents d’AirParif » », Le Monde, publié le 13 septembre 2016. ).

Cependant, la  guerre des chiffres, au sein de laquelle les chiffres d’Airparif sont continuellement cités, montre qu’Airparif est utilisé comme une référence scientifique incontestée par les partisans comme par les opposants.

Il est nécessaire de constater que les financements d’Airparif peuvent être remis en cause, et cela, en lien direct avec la controverse :

« ceux qui en appellent aujourd’hui aux résultats d’AirParif ont récemment coupé ses crédits: c’est le cas des départements des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de Seine-et-Marne. Ils cassent le thermomètre quand ils ne veulent pas entendre parler du sujet, mais se rendent comptent qu’ils en ont besoin quand il faut évaluer la politique des transports dont nous dépendons tous. » (« Berges de Seine : « Aux opposants de bien lire les documents d’AirParif » », Le Monde, publié le 13 septembre 2016).

Bruitparif est une association parisienne qui vise à informer les franciliens sur les niveaux sonores auxquels ils sont exposés. Elle a donc publié divers rapports concernant la pollution sonore. C’est par là qu’elle intègre la controverse, puisque ces rapports sont monopolisés par les différents acteurs politiques en tant qu’argument ou que point de désaccord.

L’IAU (institut d’aménagement et d’urbanisme) est l’institut qui est sous l’autorité de la Région Ile-de-France. C’est lui qui produit les rapports qui sont commandés par la Région.

Il est également chargé de réfléchir aux scénarios alternatifs proposés par Valérie Pécresse : « Ce jeudi même, elle a chargé l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France de réfléchir à des scénarios alternatifs de « piétonnisation douce » en s’inspirant de réalisations réussies en Europe. » (NÉGRONI A. « Voies sur berge : la justice saisie », Le Figaro, publié le 25 novembre 2016.). 

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