Les élus de droite

Cette page a pour but de présenter, dans un premier temps, les élus de droite que sont Jean-François Legaret, Valérie Pécresse , Chantal JouannoLes maires de ville à proximité de la capitale et Nathalie Kosciusko-Morizet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-François Legaret

Jean-François Legaret, vice-président du groupe Les Républicains au Conseil de Paris et maire du premier arrondissement, est contre le projet mis en place par la Mairie de Paris.

Il est notamment un acteur majeur au sein « la guerre des chiffres ».

En outre, il utilise souvent des références scientifiques, comme des citations de chiffres d’Airparif. Cependant, Airparif reconnait lui-même que certains chiffres ne sont pas pertinents, à cause de problèmes de zone de mesure par exemple. Ainsi, ce dernier mobilise des connaissances scientifiques mais de manière instrumentalisée, par exemple :

«Rien ne montre que ce projet va améliorer la qualité de l’air, bien au contraire, il va l’aggraver avec les reports de circulation», « Polémique autour de la piétonnisation des voies sur berge à Paris », Le Monde, publié le 23 août 2016. 

Un autre exemple montre qu’il est un acteur central de la « guerre des chiffres». Le second rapport du Comité de suivi de la Préfecture de Paris, dont il est également membre, indique une hausse du trafic sur les principaux axes de report, hausse néanmoins attendue. Il montre aussi que certains véhicules avaient disparu du comptage. Cela va alors dans le sens de la « théorie de l’évaporation ».

Cependant, Jean-François Legaret affirme :

«Ces chiffres démontrent que le nombre de véhicules n’a pas baissé. Les quais hauts rive droite, le boulevard Saint-Germain et les grands boulevards sont paralysés. Et les bouchons se sont propagés hors de Paris, sur la N 18 et l’A 86 à l’ouest et l’A 4 à l’est. Quant aux riverains des quais, ils subissent une hausse de 3 dB, soit un doublement du volume sonore. »  (BONTINCK J-G, « Voies sur berges piétonnes à Paris : des temps de parcours toujours plus longs », Aujourd’hui en France, publié le 12 décembre 2016. ).  

Pourtant, Bruitparif note dans son dernier rapport des hausses du bruit comprises entre 1,9 et 3,4 décibels sur les quais hauts.

Jean-François Legaret utilise également des arguments qui semblent être « de bon sens » mais qui ne sont pas spécifiquement vérifiés par des études :

« une baisse de la pollution n’est pas prouvée et ce sera l’inverse qui se produira. Une voiture dans un bouchon pollue plus qu’une voiture qui circule. » (« Piétonisation des voies sur berges : NKM maintient la pression et veut aller devant la justice », 20 minutes, publié le 7 septembre 2016.).

Ce type d’argument s’inscrit cependant dans son raisonnement.

Par ailleurs, il est aussi l’un des chefs de file de l’opposition. Il peut donc se permettre de s’exprimer en son nom.

Sa position demeure constante. Il réclame en effet un temps plus long de réflexion à la suite de la validation du projet par le Préfet : « Le projet est vivement critiqué par l’opposition de droite qui a, à nouveau, réclamé devant le préfet un « moratoire » jusqu’à l’été 2018, pour concertation et études approfondies » (« Voie sur berges: l’opposition reçue par le préfet de police, en attendant les résultats d’une étude », AFP Infos Françaises, publié le 4 mars 2016.).

Outre son statut d’élu, il organise une activité militante de soutien à l’annulation du projet de la mairie : « En réservant l’auditorium de 500 places du forum des images (Ier), le maire du Ier, Jean-François Legaret (LR), a-t-il vu trop grand pour la  » réunion publique d’information pour un moratoire du projet de fermeture des voies sur berges rive droite  » organisée ce mercredi soir à 19 h 45 ? Face aux élus, les rangs étaient plutôt clairsemés. » (BAVEREL P., « La droite se dresse contre la piétonnisation des voies sur berges à Paris », Le Parisien, publié le 17 février 2016.).

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La président de la région Ile-de-France Valérie Pécresse

Valérie Pécresse est opposée au projet initial mis en place par la mairie. Cependant elle ne se dit pas opposée à une piétonnisation en elle-même. Elle marque plutôt son désaccord sur la manière dont cette piétonisation est menée.

Elle a ainsi mis en place un comité d’évaluation autonome dépendant de la Région après que le Préfet de Police de Paris a donné son accord au projet de piétonnisation. Ce comité a pour but d’analyser les conséquences de la fermeture à la circulation des voies sur berges de la rive droite, en matière de pollution de l’air, de trafic et de bruit.

À ce titre, elle est un des acteurs importants de la « guerre des chiffres ». Par exemple, dans le deuxième rapport publié par l’IAU, la fermeture des voies sur berge a des conséquences nettes sur les réseaux ceinturant Paris. En comparant le mois de septembre de cette année à celui de 2015, les experts ont relevé divers points où la circulation s’est dégradée. Ainsi, aux heures de pointe le soir, le temps de parcours a augmenté de 16 % du côté de Vélizy (Yvelines) sur la rocade de l’A86. Il est en progression de 22 % sur le même axe entre Thiais et Créteil (Val-de-Marne). 

Son action se positionne également par rapport aux chiffres que son comité produit. En effet, une semaine après la publication de ce deuxième rapport, elle saisit la justice afin d’obtenir la réouverture de voies sur berge :

Après divers recours qui n’ont pas abouti par voie de référé, celui de la région, qui était prévisible, a été cette fois déposé au fond, juste avant la fin du délai légal intervenant ce vendredi. « Pour éviter que cette décision de piétonnisation soit définitive, il nous fallait saisir la justice » , signale Valérie Pécresse.  (NÉGRONI A. « Voies sur berge : la justice saisie », Le Figaro, publié le 25 novembre 2016. ). 

Il est aussi important de noter que le thème principal de campagne de Valérie Pécresse pour la présidence de la Région est « la révolution des transports ». Elle peut avoir une influence importante sur ceux-ci dans la mesure où tous les transports parisiens sont pilotés par le syndicat d’Ile-de- France, ce dernier est présidé par Valérie Pécresse elle-même. Ainsi, si les travaux de voirie dépendent de la ville de Paris, l’achat du matériel roulant devra lui se faire avec l’accord et l’argent de la Région.

De plus, Valérie Pécresse soulève de nouveaux arguments qui n’ont été abordés par aucun autre acteurs de la controverse : volonté de cohésion sociale de la Région, possible impact de la piétonnisation sur les banlieues limitrophes.

« La piétonnisation est une idée séduisante. Mais tout est dans la manière de faire. Je suis garante de la cohésion sociale d’un territoire de 12 millions d’habitants, Paris compris. Paris ne peut prendre des décisions brutales, sans une vraie concertation et sans tenir compte de l’impact sur la banlieue. Sans des mesures compensatoires, nous risquons la congestion de la circulation à Paris, sur le périphérique et l’A86, mais aussi de rajouter des milliers de voyageurs dans des trains Paris-banlieue et des RER déjà saturés. » (CHOULETET F., SCHNEIDER B., « « Paris ne doit pas prendre de décisions brutales » », Le Parisien, publié le 8 septembre 2016)

La position de Valérie Pécresse a évolué depuis le début de la controverse puisque sa dernière prise de position ne remet plus en cause la manière dont la piétonnisation a été mise en place, mais cherche avant tout à mieux évaluer les impacts de cette piétonnisation. Elle demande en premier lieu un prolongement de trois mois, jusqu’au mois de Juillet 2017, des observations menées par la Préfecture de Police. De plus, elle a proposé deux scénarios alternatifs et 12 mesures compensatoires, chiffrées à 50 millions d’euros. Pour elle,

« c’est une contribution extraordinairement constructive. C’est une main tendue. Nous voulons sortir de la crispation. » (« Piétonnisation des berges de Seine: Najdowski salue la main tendue de Pécresse à Hidalgo », La Tribune, publié le 14 mars 2017. ).

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 Chantal Jouanno

Chantal Jouanno, vice-présidente du conseil régional, chargée de l’écologie et du développement durable, représente exactement la ligne de Valérie Pécresse.

Elle est, de même que Christophe Najdovski pour la mairie de Paris, un porte-parole officieux de la position de la région sur le sujet :

«Nous ne sommes pas en désaccord sur le fond du projet, qui vise à réduire la pollution. Ce n’est pas la fermeture des voies sur berge qui pose problème, mais la méthode, précise toutefois Chantal Jouanno, vice- présidente du conseil régional, chargée de l’écologie et du développement durable. La région est prête à faire avec Paris les études demandées en prenant en compte l’impact non seulement sur le centre de la capitale, mais aussi sur les arrondissements périphériques et la banlieue.»  (« Polémique autour de la piétonnisation des voies sur berge à Paris », Le Monde, publié le 23 août 2016. )

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Les maires de ville à proximité de la capitale

François Pelletant, maire de Linas, Président de l’association des maires franciliens, regrette que la majorité des maires d’Ile-de-France n’aient pas été consultés préalablement au projet.

Dans une émission de Sénat 360 en date du 19 septembre 2016, il soulève un argument qui n’a pas encore été abordé dans la controverse : la prise en compte des familles. Selon lui, celles-ci seraient les premières victimes de la piétonnisation.

Pour lui, la piétonnisation est déconnectée de la réalité et décourage les automobilistes à circuler dans Paris. Il considère alors que la priorité pour combattre la pollution se trouverait plutôt au niveau du trafic aérien ou de la pollution résidentielle.

Selon lui piétonnisation est uniquement une mesure électorale décidée de façon autoritaire et sans consultation. De plus il souligne que celle-ci a aussi des conséquences sur les banlieues, et non pas uniquement sur les parisiens.

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Nathalie Kosciusko-Morizet

Nathalie Kosciusko-Morizet est la véritable chef de file de l’opposition Les Républicains, bien qu’elle n’ait aucune position d’élu au sein de la capitale.

Elle soutient ce qu’elle nomme « un projet global », c’est-à-dire selon elle un projet qui soit étudié dans la durée afin de pouvoir anticiper les reports et éviter les embouteillages sur le long terme :

« Nous voulons un projet global. La réduction de la place de la voiture, je suis pour, mais il faut un calendrier pour tout le monde, pour les particuliers, pour les institutionnels, un plan global qui permette aux Parisiens de ne pas se retrouver toutes les trois semaines avec une annonce qui va bouleverser leur quotidien. » (« Projets de circulation dans Paris : la droite LR s’adresse au préfet de police », AFP Infos Françaises, publié le 26 janvier 2017.).

De plus, elle estime que les chiffres donnés, quels que soit leurs sources, sont trop controversés pour être utilisés comme base solide d’un projet :

« Il ne nous semble pas raisonnable aujourd’hui d’envisager de telles réalisations alors que nous ne disposons d’aucune évaluation objective de la fermeture de la voie sur berges. » (« Projets de circulation dans Paris : la droite LR s’adresse au préfet de police », AFP Infos Françaises, publié le 26 janvier 2017.).

En outre, elle condamne la manière dont a été mis en place le projet. Elle juge en effet la concertation au sein du champ politique et à l’égard des citoyens comme trop faible :

« Nathalie Kosciusko-Morizet, a dénoncé dimanche une « démarche autoritaire  » de la maire de la capitale après « un simulacre de concertation en plein été ».  » En choisissant la précipitation, elle (la maire de Paris) organise le report intégral de la circulation sur les quais hauts et leur asphyxie. En décidant unilatéralement, elle donne une nouvelle démonstration de son mépris pour les habitants et les élus de la petite couronne », déplore le groupe LR. » (« Hidalgo boute l’automobile hors des voies sur berges », Le Point, publié le 19 octobre 2015. ).

Elle est ainsi l’instigatrice d’un contre-projet à la piétonnisation des berges, qui prévoit de laisser les voitures circuler tantôt sur les quais hauts, tantôt sur les quais bas. Ce contre-projet a été conçu avec l’aide d’une équipe d’architectes et d’urbanistes et aboutirait à la transformation radicale des quais bas (la voie express) comme des quais hauts sur un tronçon de 2,3 km entre le Louvre et le bout de l’île Saint- Louis.  Il nécessiterait un investissement de 15 M pour les aménagements de voirie, de 17 M pour la construction de deux nouvelles rampes descendantes pour les voitures (au Louvre et au Châtelet) et de 28 M pour les équipements (dont l’installation d’une piscine flottante proche de l’Hôtel de Ville). Une enveloppe globale de 60 M à investir sur une dizaine d’années.  

Le but principal de ce projet serait alors de

« valoriser ce qu’il y a de meilleur sur les quais hauts comme sur les quais bas. Pas de redonner de la place à la voiture. » (HASSE B., « Réaménagement des quais de Seine: NKM dévoile son contre- projet », Le Parisien, publié le 21 mai 2015.).

Par ailleurs elle est un acteur de la « guerre des chiffres ». Elle mobilise en effet des données scientifiques, comme les chiffres d’Airparif : « Nathalie Kosciusko-Morizet, a dénoncé une dégradation de la circulation sur les quais hauts depuis le 1er septembre, première rentrée effectuée avec 3,3 km de voie fermée à la circulation routière. D’après l’opposition, le capteur de pollution de l’agence régionale Airparif, situé quai des Célestins, aurait enregistré une hausse de 1,5 % d’émissions de dioxyde d’azote sur un an. Autrement dit, la fermeture des voies basses aurait bien entraîné un report de circulation sur les quais hauts. La droite pointe aussi une hausse de la pollution autour du 7 juin dernier lorsque la crue de la Seine a rendu les berges inaccessibles. » À cela, la mairie de Paris répond qu’à cette période la qualité de l’air dans toute l’Ile de France était mauvaise. Celle-ci s’appuie sur les chiffres de CitéAir, qui est un indicateur européen. (QUIRET M., « Paris : la droite dénonce une pollution en hausse rive droite », Les Échos, publié le 8 septembre 2016.).

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