Nous sommes rentrés dans la controverse par le biais d'un rapport de l'INESSS (Institut National d’Excellence de la Santé et en Services Sociaux) du Québec, publié en mars 2015, qui constitue un document de synthèse des nombreuses études évaluant l’efficacité des traitements pharmacologiques de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Ce document nous a permis ainsi d’avoir une vue d’ensemble et une synthèse face à la multitude des articles scientifiques faisant état d’essais cliniques sur les effets de ces molécules. Nous avons également retrouvé sur le site de la Haute Autorité de la Santé (HAS) le rapport d’évaluation des quatre molécules publié en juin 2016 par la Commission de la Transparence, afin de connaître la démarche scientifique et les études qui ont servi de support à la réévaluation à la baisse du service médical rendu (SMR).

Dans un second temps, nos recherches nous ont également poussés vers des rapports provenant de la scène politique de la controverse. Ainsi, il était question dans plusieurs articles des différents « plans Alzheimer » mis en place par le Ministère de la Santé (à ce jour, quatre plans ont déjà été menés, le premier en date ayant débuté en 2001). Afin de mieux comprendre quelles étaient les principales orientations de ces plans, notamment d’un point de vue des mesures liées aux médicaments (en matière de recherche, de remboursement, de développement ou non des solutions non-médicamenteuses), nous avons récupéré les programmes officiels des deux derniers plans (Plan Alzheimer 2008-2012, Plan Maladies Neurodégénératives 2014-2019).

 

Source : http://www.cmrr-nice.fr/?p=plan-alzheimer

 

Afin de voir quels sont en pratique leurs effets, nous avons également recueilli des rapports d’évaluation de ces plans. Ainsi, le Pr Joël Ankri, directeur du Laboratoire Santé, environnement, vieillissement de l’UVSQ et praticien hospitalier à l’hôpital Sainte Périne de Paris, spécialiste de la maladie d’Alzheimer, a rendu en juin 2012 un rapport d’évaluation du Plan Alzheimer 2008-2012 co-écrit avec Pr Christine Van Broeckhoven. Nous nous sommes également appuyés sur le rapport d’évaluation du même plan publié en février 2013 par la Cour des Comptes, ainsi que le rapport 2011 de la Cour des Comptes sur la Sécurité Sociale (certaines analyses concernaient les médicaments contre Alzheimer).

Source : http://mnd.espace-ethique.org/eremand

 

Enfin, c’est dans le cadre du Plan Maladies Neurodégénératives 2014-2019 (PNM) et suite à la décision de la HAS que l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine a demandé au Professeur Michel Clanet, Président du Comité de suivi du PMN 2014-2019, d’élaborer « un protocole opérationnel qui permette de faciliter le parcours des personnes atteintes de ce groupe d’affections (...) en prenant en compte la place des médicaments, les alternatives aux thérapeutiques médicamenteuses, l’accompagnement médico-social et la place des aidants ». Dans ce cadre, le Professeur Clanet a rendu à la Ministre un rapport le 11 avril 2017 visant à faire état de manière factuelle de la situation actuelle. Ce rapport est bien entendu très précieux car il apporte des données et des analyses très récentes, autant sur l’avancée du PMN que sur les conséquences des multiples réévaluations du SMR par la HAS.