Réparation comme une impossibilité

 

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La réparation met parfois le consommateur dans une position délicate. Dans le cas des tracteurs John Deere, traité sur le site de Motherboard, si l’on n’a pas assez d’argent pour faire réparer son tracteur par le constructeur, on est contraint de choisir entre l’illégalité et l’absence de réparation.

 

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En effet, de plus en plus de fermiers semblent avoir recours à des logiciels piratés achetés à des Ukrainiens pour pouvoir diagnostiquer, modifier et réparer leurs tracteurs sans passer par John Deere, qui d’une part n’offrira que des réparations très coûteuses à cause du déplacement d’un technicien, et d’autre part ne leur permettra pas de réparer leurs tracteurs eux-mêmes, comme ils le faisaient avant.

 

De plus en plus de fermiers semblent avoir recours à des logiciels piratés achetés à des Ukrainiens pour pouvoir diagnostiquer, modifier et réparer leurs tracteurs

 

Parfois, faire appel à un réparateur non agréé ou tenter de réparer soi même invalide les droits de garanties que l’on pouvait avoir sur l’objet. C’est par exemple le cas de l’iPhone 6, qui se bloque lorsqu’une autre personne qu’un employé d’Apple change l’écran. L’utilisateur n’est alors pas en position de demander de l’aide au fabricant puisqu’il n’a plus de garantie.

 

L’iPhone 6, lancé en septembre 2014 – www.pexels.com

 

Des vides juridiques

Si les législations sont attendues pour réguler le débat du droit à réparer, elles pourraient cependant ne pas suffire. Ainsi, dans le cadre du conflit John Deere, c’est un vide juridique qui fait que les fermiers ne sont pas en mesure de réparer leur produit. Ces derniers, tombant dans la catégorie “B2B” (business to business), sont beaucoup plus contraints dans leur rapport à leurs tracteurs que vous ou moi lorsque l’on achète un téléphone. Cette catégorie légale considère ainsi les fermiers comme des professionnels qui comprennent et maîtrisent l’appareil ainsi que les termes d’utilisation (ce qui n’est pas forcément le cas), réduisant ainsi considérablement les possibilités de réparation. Les fermiers perdent la protection garantie par la loi américaine aux simples clients du fait qu’ils réalisent un profit grâce à leurs engins – ce qui serait aussi valable en France dans le cadre du Code de Consommation – et qu’ils sont dans le secteur agricole.

 

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Dans le cadre du conflit John Deere, c’est un vide juridique qui fait que les fermiers ne sont pas en mesure de réparer leur produit.

 

Il est intéressant de noter qu’au sein de cette controverse, le droit constitue un foyer de contentieux plus qu’il ne représente une solution aux problèmes.

 

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