Stéphane de la Rocque est docteur en médecine vétérinaire et parasitologie. Il est chargé de mission à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, et anciennement délégué du Ministère des Affaires Etrangères à la Food and Agriculture Organization (FAO).
« Le paludisme est un sujet colossal, il me semble compliqué de l’étudier dans toute sa globalité. Selon moi, il est nécessaire de restreindre le champ d’étude pour pouvoir faire votre travail d’analyse de la position de chaque acteur. »
Nous souhaiterions aborder le financement de la lutte contre la paludisme et la coordination des différentes entités.
Le financement est particulièrement complexe. C’est un sujet qui peut devenir très politique. Les acteurs peuvent jouer un double jeu et il sera difficile pour vous d’identifier les positions de chacun. De plus, les sommes d’argent mise en jeu sont telles qu’il va être compliqué pour vous de trouver des interlocuteurs prêts à vous consacrer du temps.
Nous envisageons d’autres pistes comme l’analyse du comportement des laboratoires pharmaceutiques ou encore la politique des ONG comme Malaria No More ou Roll Malaria Back. Qu’en pensez-vous ?
Ne prenez pas de décision tout de suite. Essayez d’abord de vous documenter pour juger de la qualité et chaque problématique. Vous cherchez un sujet controversé, attendez avant de restreindre votre champ d’étude. Je maîtrise personnellement toute la problématique autour du lien entre paludisme et réchauffement climatique et la potentielle apparition du paludisme en Europe. Je pourrais facilement vous mettre en relation avec d’autres acteurs. Dites-moi si vous désirez que je vous mette en contact avec d’autre personne qui travaille par exemple à l’Institut Pasteur ou font de la recherche.
Paul Reiter (qui travaille à l’Institut Pasteur) a un point de vue très tranché sur la question, il est particulièrement dubitatif quant à l’impact du réchauffement climatique sur le paludisme. Un climatosceptique, peut être un peu trop.