Nous avons principalement cherché des articles dans la base d’articles scientifiques Web Of Science et comparé l’occurrence du paludisme avec certains termes : le changement climatique, la déforestation et la sensibilisation.
- Le changement climatique :
Malgré le nombre croissant d’articles faisant un lien entre le paludisme et le changement climatique, la littérature scientifique n’est pas unanime concernant l’effet du changement climatique sur l’extension du paludisme.
En effet, d’après notamment l’article « The Global Spread of Malaria in a Future, Warmer World » de David J. Rogers and Sarah E. Randolph, on ne peut pas établir de modèles précis liant changement climatique et évolution du paludisme. Les modèles biologiques qui prédisent une facilitation de transmission avec la hausse de température ne décrivent pas bien la situation actuelle. En revanche un modèle statistique qui décrit bien la situation observable prévoit « remarquablement peu de changements même avec les scénarios de changements climatiques les plus extrêmes ».
- La déforestation :
Nous avons aussi cherché à comprendre le lien entre la déforestation et l’extension du paludisme. En effet, en Asie du Sud-Est, il semblerait que la déforestation est entraînée le déplacement de singes porteurs d’une forme très virulente de paludisme, le Plasmodium knowlesi. A cause de la déforestation, les singes infectés se sont retrouvés plus près des populations en lisière de forêt. Pour faire face à la menace, de nombreux travaux de recherche sont en cours et des études, par GPS, des mouvements des habitants, des singes et des insectes sont menées pour comparer avec les zones de déforestation. (d’après un article du Monde de Julien BOUISSOU)
- La sensibilisation :
La sensibilisation des populations aux dangers du paludisme et à l’utilisation de moyens de protection est une part essentielle dans la lutte contre cette maladie. Cependant, il n’est pas toujours évident de bien s’y prendre. Comme le précise Bah Jean-Pierre Kouakou dans son article « L’étiologie socioculturelle comme fil conducteur de la lutte communautaire contre le paludisme en Côte d’Ivoire », certaines populations d’Afrique notamment ont un rapport sociologique différent avec la maladie. Elles ne voient pas le moustique comme un vecteur du paludisme et pense que ce dernier se transmet entre autres à cause du soleil. Les moustiquaires ne sont, pour elles, que des moyens de se protéger des moustiques mais pas un moyen d’empêcher la propagation de la maladie. Il ne sert donc à rien, d’après cet article, de faire uniquement de la prévention sanitaire. Il faut intégrer l’éducation sanitaire et la distribution de moustiquaires à la participation communautaire et à la formation épidémiologique.
